« Le fait marquant sur le marché du veau laitier est la chute des cotations, analyse Maxime Le Glaunec, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage (Idele). Les prix ont quasi été divisés par deux entre août et septembre. » Le pic des tarifs à 143 euros par tête à la mi-août pour les veaux de 45-50 kg ne laissait pas présager l’atterrissage à 70 euros par tête au 7 octobre 2024.

Évolution des prix des veaux laitiers mâles de 45 à 50 kg.

Pic de fin d’été

« C’est toujours 19 euros de plus qu’en octobre 2023, mais c’est la première fois que la saisonnalité des prix en été est aussi marquée au cours de ces dernières années, constate l’économiste. Elle revient à une tendance observée avant la crise du Covid-19. » Bien qu’elle ait ralenti après la chute d’août à septembre, cette baisse des prix se poursuit.

Quelle est la cause de ce repli ? Il semble qu’un décalage des naissances, découlant d'une baisse de fertilité à l’automne 2023, y ait significativement participé. Le recul des naissances est chiffré à 14,9 % en juin 2024 par rapport à l’année précédente, et à 3,2 % en juillet, selon le bulletin mensuel Lait & Viande de l’Idele publié le 16 septembre.

« Le creux de naissances en juin et juillet a renforcé l’afflux d’animaux sur le marché en fin d’été », explique Maxime Le Glaunec. Cette abondance de l’offre rime avec chute des prix, d’autant plus qu’elle atteint un niveau particulièrement élevé.

Évolution des naissances de veaux issus du troupeau laitier français

« Nous observons une importante augmentation des naissances en août, de 11,5 %, soit un surplus de 33 000 têtes par rapport à 2023. Ces données vont à contre-courant de ce que l’on observait jusqu’ici, puisqu’elles atteignent des niveaux similaires à 2021 et 2022 », indique Maxime Le Glaunec. Il y a donc un écart d’environ deux mois si l’on met en perspective cette forte hausse des naissances en août avec le net repli observé en juin.

Tendance à confirmer

En cumul de janvier à août 2024, les naissances de veaux laitiers ont reculé de 18 000 têtes par rapport à la même période en 2023, soit un recul de 0,9 %. « C’est une légère baisse, nous avons observé des années plus violentes pour la filière. En revanche, ce chiffre a été compensé par la hausse du mois d’août, car sur la période janvier-juillet 2024, le recul des naissances était de 3 % par rapport à 2023, chiffre l’analyste. Reste à voir si les données de septembre confirmeront cette tendance. »