En France, pour la quatrième semaine consécutive, le prix de base du porc a enregistré les deux baisses maximales sur une semaine : 1 centime le lundi et 5 centimes le jeudi. « Si le lundi 19 août, aucun porc n’a été invendu, les groupements vendeurs ont opposé un peu de résistance en début de séance le jeudi 22 août avec 1 134 porcs refusés à la vente », observent les organisateurs du Marché du porc français dans leur note diffusée le 26 août 2024.

La consommation reste en berne

Ce lundi 26 août 2024, le prix du porc a encore reculé de 1 centime pour atteindre 1,882 €/kg. La rentrée ne semble plus aussi porteuse qu’avant pour la demande. « La consommation actuelle |…] semble en berne sur de nombreux produits dont le jambon et la longe, constate le MPF. Les rivalités interentreprises en quête de compétitivité sur le marché national et sur un marché européen largement approvisionné en viande, créent de fortes tensions au détriment du prix du porc. »

Sur la zone Uniporc, l’activité des abattoirs reste en retrait par rapport à l’an dernier. Les abattages « se sont élevés à 345 126 porcs [la semaine dernière], en baisse de 10 846 porcs par rapport à la même semaine en 2023. Les poids [de carcasse augmentent] de 431 g, à 96,07 kg, conséquence du |…] férié du 15 août. » Depuis janvier, ce sont 203 780 porcs de moins qui ont été abattus par rapport à 2023, soit près de 6 000 porcs en moins par semaine.

Le marché se stabilise en Allemagne et en Belgique

En Allemagne, le prix est resté stable mercredi dernier à 2 €/kg. « Le retour des vacanciers et en particulier ceux des länder les plus peuplés d’Allemagne, devrait […] animer la demande, espère le MPF. La fin des congés signifie également la reprise des entreprises de transformation et des besoins en hausse. »

Selon l’abatteur AMI, la plupart des pièces de la découpe bénéficie d’une bonne demande. En revanche, « les ventes de graisses et autres produits secondaires sont plus difficiles et moins rentables. Malgré le jour férié du 15 août dans certains länder du Sud, les offres globales ne sont pas très élevées et s’équilibrent avec la demande. »

Le virus de la peste porcine africaine (PPA) avance vers l’ouest, avec un cas dans un petit élevage en Rhénanie-Palatinat, à 65 kilomètres de la frontière française.

En Belgique, les cours du porc ont été reconduits à 1,42 €/kg vif. « Le marché tend […] à l’équilibre sur le marché intérieur comme à l’exportation. Les poids ont beaucoup baissé ces dernières semaines en raison des rumeurs de forte baisse du cours en Allemagne qui ont amené les éleveurs à avancer la commercialisation de leurs porcs. Cela explique aussi que l’activité d’abattage soit en hausse actuellement de 10 % par rapport à l’an passé. »

Les éleveurs espagnols redoutent une spirale baissière

En Espagne, le prix s’est affiché à 1,799 €/kg, en baisse de 2,5 centimes par kilo vif. Les poids de carcasse continuent de reculer, « mais de façon beaucoup plus mesurée qu’au cours des dernières semaines, rapporte le MPF. L’offre se renforce avec une mise sur le marché des porcs plus rapide car les éleveurs craignent une spirale baissière du prix. […] Pour être plus compétitif, le prix espagnol va devoir se rapprocher de ses concurrents européens. Pour le moment, les prix de la viande se maintiennent sur le marché intérieur, soutenus par la présence touristique. »

Le MPF souligne aussi le recul du prix d’acompte du porc de 5 centimes au Danemark, pour atteindre 1,42 €/kg.

L’Italie échappe à la baisse

En Italie, le prix du porc continue d’évoluer à contre-courant des autres pays européens. Il bondit de 4,1 centimes pour atteindre 1,771 € par kilo vif. « Le tourisme soutient encore une bonne demande surtout sur les pièces à griller et le jambon, selon les organisateurs du MPF. Les acteurs de marché s’inquiètent toutefois des conséquences à venir » de la peste porcine africaine (PPA).