Une chute de 10 centimes en Allemagne et en Autriche, de 6 centimes en Belgique, au Danemark et en France… Les cours du porc ont connu une « sévère correction » à la baisse la semaine dernière, nous apprend la note hebdomadaire du Marché du Porc Français (MPF) diffusée ce 12 août 2024.

Un mouvement lancé en Allemagne

C’est l’Allemagne qui connaît la plus forte baisse. La tension était forte depuis quelques semaine. Les abattoirs réduisaient leur activité ou menaçaient d’appliquer des prix « maison ». D’un côté, les offres sont faibles mais de l’autre, même si certains länder achèvent leurs congés scolaires, cela reste insuffisant pour relancer la demande.

La vente de produits transformés, notamment, est problématique, même si le commerce de l’échine et des longes se porte bien. En validant une baisse de 10 centimes mercredi dernier, les éleveurs allemands ont répondu aux inquiétudes du secteur de la viande confronté à un commerce insuffisant, à une absence de débouchés et à des marges déficitaires.

La semaine du 15 août, au creux de la vague

La Belgique et la France ont connu une baisse pour la deuxième semaine consécutive. En Belgique, elle résulte d’un afflux de porcs provoqué par des rumeurs de forte baisse en Allemagne. La demande est faible et les marges des entreprises s’amenuisent. Le férié du 15 août réduira encore les besoins, avant un rebond qui devrait intervenir à la rentrée.

En France, au MPF, le prix s’est établi à 2,012 € le jeudi 8 août. Les faibles amplitudes des enchères ont montré une attitude unanime des abattoirs à faire baisser les cours. La perspective du 15 août a, en outre, laissé peu de marge de manœuvre aux groupements vendeurs pour contrer la baisse. Les offres sont pourtant basses par rapport au volume des abattages de la dernière semaine : - 18 720 porcs, soit - 5,3 %, par rapport à la même semaine de 2023.

Dans le sud de l’Europe, les cours sont maintenus pour le moment

En Espagne, le prix du porc est le plus élevé d’Europe, nous apprend le MPF. Mais « la pression est devenue palpable en raison du manque de compétitivité sur le marché de la viande des entreprises espagnoles », détaille la note hebdomadaire. La baisse des prix de la viande sur le marché européen réduit les marges des entreprises. Les difficultés économiques se multiplient.

Les fortes chaleurs ralentit la croissance des animaux, ce qui réduit l’offre. Par ailleurs, les abattoirs sont contraints de s’approvisionner en porcs pour couvrir les coûts fixes des outils.

En Italie, le marché reste sur une tendance positive, soutenue par la demande estivale, malgré les températures élevées.

Hors de l'Europe, des cours plus dynamiques

Aux Etats-Unis, le cours tend à se stabiliser. Au cours de la semaine du 29 juillet (semaine 31), les abattages ont connu une hausse de 4,6 % par rapport à la même semaine de 2023. L’activité de la semaine dernière devrait être plus faible. Mais la tendance générale à l’augmentation des abattages, en cours depuis juin, implique une grande pression de l’offre pour les deux dernières semaines d’août. En outre, les poids sont plus élevés. Les abattoirs disposeront donc probablement de plus de viande de porc à la fin du mois d’août. Les cours pourraient donc encore beaucoup fluctuer.

En Chine, le 7 août, le prix du porc était de 20,69 Yuan, soit l’équivalent de 2,65 €. La dynamique des prix est relativement forte.