La commission à l’agriculture et au développement rural a présenté le 7 décembre 2023 sa dernière étude prospective pour tenter de dessiner les scénarios à l'horizon de 2035. Les changements aujourd’hui à l’œuvre devraient s’accentuer et c’est notamment le cas pour le repli de l’élevage. D’après les auteurs du rapport, ce recul devrait également avoir un impact sensible sur les productions végétales avec une baisse des volumes de céréales fourragères, mais aussi du côté des importations.
Tous les filières sont concernées
La baisse des activités d’élevage va concerner la plupart des filières. En viande de bœuf d’abord, le cheptel européen pourrait chuter de 3,4 millions de têtes d’ici à 2035, soit une baisse de 9,2 %. La décapitalisation dans la filière laitière pourrait avoisiner les 900 000 vaches en moins sur la même période.
Au-delà de la poursuite de la baisse de la consommation, une rentabilité moyenne mais surtout une réglementation plus contraignante sont présentées comme les principales explications par les rapporteurs. La bonne tenue des prix et certaines aides couplées de la Pac « ne feront que ralentir cette tendance à la baisse, sans l’inverser », anticipe le rapport.
La filière porcine européenne devrait subir le même sort, avec une diminution estimée à 2 millions de tonnes de viande. La consommation en berne est de nouveau citée, couplée avec la montée de la production dans les pays importateurs, notamment asiatiques.
Des productions végétales en transition
Cette baisse des productions animales se fera immanquablement ressentir sur les productions végétales. La consommation de céréales fourragères déclinerait de 3 % d’ici à 2035. Pour l’alimentation humaine, les rapporteurs anticipent une hausse de 1,4 % « en partie à cause de l’évolution vers des régimes alimentaires davantage à base de plantes ».
Les rédacteurs y voient plusieurs conséquences positives. Ainsi, les exportations de blé tendre et d’orge devraient bondir de 21 % par rapport à la période actuelle (2021-2023).
Portées par les politiques européennes et nationales en leur faveur, les surfaces consacrées au soja et aux protéagineux augmenteraient de, respectivement, 300 000 hectares et 600 000 hectares. Autre anticipation, les importations en maïs (–13,6 %) et d’oléagineux (–1,7 million de tonnes) baisseraient en Europe.