« La pression des abattoirs, perceptible déjà jeudi dernier, s’est traduite par une baisse du cours du porc de 1,5 centime, à 2,338 €/kg ce 31 juillet 2023, et ce, malgré la résistance des groupements vendeurs et la mise en invendus de la moitié des porcs présentés. » C’est le constat que dressent les organisateurs du Marché du porc breton (MPB) dans leur commentaire, ce lundi.

Des enchères « peu satisfaisantes »

La semaine dernière, les cours sont restés stables, à 2,353 €/kg, constate le MPB dans sa note hebdomadaire diffusée ce 31 juillet 2023. Le jeudi 27 juillet déjà, la pression des abattoirs « de plus en plus forte » a obligé les groupements à refuser la vente de 2 000 porcs le 27 juillet face aux « enchères peu satisfaisantes ». Les acteurs de l’aval estiment que « la consommation en France n’est pas à la hauteur des attentes et comme les autres partenaires européens, les ventes à l’exportation se heurtent à une vive concurrence », rapportent les organisateurs du marché.

Au cours des quatre semaines de juillet, 1 342 280 porcs ont été abattus sur la zone Uniporc Ouest contre 1 405 175 porcs l’an dernier sur la même période. « Ce qui représente une baisse de 62 893 porcs (–4,5 %), calcule le MPB. La baisse hebdomadaire moyenne est de 15 720 porcs. » Les évolutions de l’activité des abattoirs laissent à penser que « le creux de production est à présent passé ».

Des cours stables dans le nord de l’Europe

Ailleurs en Europe, « les tendances de prix sont restées identiques à celles des semaines précédentes, la faiblesse de l’offre déterminant toujours l’orientation des prix, remarque le MPB. Toutefois, la pression des abattoirs et de l’aval en général se fait plus forte avec un commerce peu satisfaisant. »

Les achats des ménages font toujours les frais de l’inflation, et d’une météo pas toujours favorable à la consommation. Les « ventes vers les pays tiers [sont] pénalisées par des tarifs peu compétitifs face à des viandes concurrentes plus attractives », ajoutent les organisateurs du MPB.

En Allemagne, les cours sont restés stables alors que les abattoirs demandent des baisses de prix et réduisent leur activité. « La demande est calme en raison des congés d’été, les ventes de produits de saison sont affectées par une météo mitigée, constate le MPB. Sur le marché de l’offre, les porcs disponibles sont pourtant peu nombreux, faisant l’objet d’une vive concurrence. »

En Belgique, les abattages ont chuté de l’ordre de 20 % par rapport à l’an passé. Face à un marché là aussi morose, cela assure la stabilité des prix.  « Les ventes de demi-carcasses vers l’Europe centrale, [sont] actuellement soumises à une forte pression de la part des acheteurs dont la Pologne ».

L’Espagne importe des porcs vivants

Au sud, en Espagne, l’aval importe des porcs vivants d’Europe du Nord pour assurer son activité. Les poids de carcasse chutent chaque semaine de près de 900 g mais restent « bien au-dessus » de leur niveau de 2022. « Les coûts élevés du stockage frigorifique contraignent les entreprises à vendre essentiellement en frais, mais le marché de la viande est saturé et les concurrents mieux positionnés, notamment à l’export, ce qui fragilise de nombreux abattoirs. »

Dans ce paysage, l’Italie se démarque avec une courbe de prix du porc ascendante, « malgré, là aussi, une pression de plus en plus forte des abattoirs, souligne le MPB. Bien que l’offre soit faible et les poids en baisse significative, les entreprises peinent de plus en plus à répercuter les récentes hausses et leur rentabilité est peu à peu compromise. »