Sur les dix dernières années, « la production mondiale de viande bovine a augmenté de 1 % en moyenne par an », explique Caroline Monniot, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage, le 8 juin 2023 lors de la journée des marchés mondiaux de la viande à Paris. La croissance du cheptel mondial oscille entre 0,5 et 0,7 % par an. « Les flux sont importants : il y a des foyers de production et des foyers de consommation. » Pour preuve, un niveau record a été atteint en 2022 : 18 % des volumes produits ont été exportés.

L’Espagne et l’Irlande résistent

À l’échelle du continent européen, la décapitalisation est à l’œuvre. Une baisse de 6 % du cheptel bovin a marqué les cinq dernières années, en races allaitantes et laitières. En parallèle, les importations augmentent et les disponibilités à l’exportation ne cessent de diminuer. « Les exportations européennes ont baissé de 4 % en 2022 par rapport à 2021 », analyse Caroline Monniot.

Dans ce paysage, deux pays résistent. L’Espagne et l’Irlande voient leurs abattages augmenter, tandis qu’ils diminuent dans le reste de l’Union européenne depuis 2019. « Les flux entre États membres ont fortement repris en 2022, notamment en viande fraîche désossée, qui est la plus échangée. »

Moins de flux de bovins vivants

Contrairement au reste du globe, les niveaux de production et de consommation sur le Vieux Continent sont « matures », estime Caroline Monniot. « Ce qui est sûr, c’est que l’Europe va peser de moins en moins sur le marché mondial. »

Quant aux bovins vifs, leurs échanges refluent partout dans le monde. « Le disponible exportable est souvent gardé sur les pays pour être engraissé, explique Caroline Monniot. La problématique du bien-être animal peut aussi être une raison, mais souvent peu prise en compte par les pays émergents. »