La production d’aliments composés est encore attendue en baisse dans l’Union européenne en 2023, après une année 2022 déjà durement touchée par les difficultés économiques et les crises sanitaires. À la suite d’une première baisse de 5,5 % de la demande en aliments industriels du secteur porcin l’an dernier, elle devrait encore reculer de 3,7 % en 2023.

- Annoncée en baisse en 2023, la production d'aliments composés pourrait rebondir en 2024 dans l'Union européenne.

Moins de porcs

Compte tenu de la forte hausse des coûts de l’aliment et de l’énergie l’an passé, de nombreux éleveurs ont été contraints de réduire leur cheptel. Au printemps 2023, le cheptel porcin européen comptait 5 % d’animaux en moins par rapport à l’année précédente. Quant au cheptel reproducteur, il reculait de 2,5 %, ce qui aura un impact sur le nombre d’animaux à l’engraissement sur la période de 2024-2025.

Aujourd’hui, le prix du porc s’est redressé et les coûts des aliments déclinent depuis plusieurs mois, améliorant ainsi un peu les marges économiques du secteur. Ces fluctuations ne devraient pas avoir de répercussions à court terme sur la demande en céréales et en tourteaux de ce secteur. Il faudra en effet du temps pour que la confiance des éleveurs revienne et que le nombre d’animaux reproducteurs rebondisse.

Volailles : amélioration attendue en 2024

Après deux hivers marqués par une épidémie de grippe aviaire sans précédent dans l’Union européenne, la demande en aliments du secteur des volailles est aussi à la peine. Elle a chuté de 6 % dans le secteur des volailles de chair en 2022 et devrait encore baisser de près de 2 % en 2023. Toutefois, à moyen terme, la demande en aliments du secteur des volailles pourrait bénéficier d’une meilleure conjoncture.

D’une part, la croissance économique de l’Union européenne pourrait rebondir en 2024 et l’inflation s’atténuer, après un pic qui devrait être atteint au milieu de cette année. D’autre part, la viande de volailles et les œufs ont plutôt la faveur des consommateurs par rapport aux autres viandes, plus onéreuses. La consommation européenne de viande de volailles pourrait ainsi se stabiliser en 2023, puis rebondir en 2024.

Consolidation en lait

En ce qui concerne le secteur laitier, la demande en aliments est attendue stable en 2023. Les prix plutôt élevés du lait devraient conduire à une petite hausse de la collecte de lait dans l’Union européenne. Néanmoins, la demande en produits laitiers devrait encore être affectée par une inflation élevée en 2023.

De plus, les conditions climatiques sont actuellement favorables en Europe, ce qui devrait assurer de bonnes disponibilités fourragères, et freiner l’utilisation d’aliments du bétail. En 2024, comme dans le secteur des volailles, un déclin de l’inflation dans l’Union européenne pourrait venir soutenir la demande en produits laitiers et améliorer les perspectives économiques du secteur bovin.