« Les prix de l’urée sont attendus en baisse », indiquait Mike Nash, spécialiste des engrais chez Argus Media, le 4 mai 2023. Il justifie cette prévision par une offre jugée excédentaire en particulier en Chine, le pays ayant recommencé à exporter, et par la très faible demande d’importation dans l’hémisphère Nord.

Des stocks confortables de DAP en Inde

Le constat est similaire pour les DAP et MAP (engrais binaire NP). En Inde, les stocks de DAP sont confortables, mettant la pression sur le marché. Du côté du MAP, « le Brésil est sur la touche et les achats ralentissent aux États-Unis à l’approche de la fin du printemps ».

Tous ces facteurs pèsent sur les prix. Mike Nash tire les mêmes conclusions pour la potasse, « même si nous voyons une demande émergente au Brésil, aux États-Unis et en Europe au deuxième trimestre. »

Hausse des exportations russes

Selon Mike Nash, « il reste quelques effets résiduels » de la guerre en Ukraine sur le secteur, notamment sur le coût du fret, mais « de manière générale, le marché s’est adapté. » Après la flambée constatée au printemps 2022, les prix mondiaux des différents fertilisants ont diminué assez rapidement dans la deuxième moitié de l’année.

L’expert explique cette baisse par de nouvelles sources d’approvisionnement, mais aussi par le fait que les produits russes ont continué à s’écouler. Il souligne d’ailleurs qu’en 2022, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les exportations russes d’urée ont augmenté de 12 % sur un an à l’échelle mondiale (+89 % en France).

Les exportations russes de DAP et de MAP se sont également plus importantes. Le pays a toutefois exporté significativement moins de potasse (–37 %), à la fois pour des raisons logistiques et liées aux sanctions appliquées à la Biélorussie. L’Europe n’en a importé presque aucun volume.