Dans un exercice de prospective à 2040, les cabinets Ceresco et AgroClimat2050 se sont penchés sur l’avenir des filières des fruits et légumes françaises. Ce travail, commandé par le ministère de l’Agriculture, a été publié le 8 septembre 2025.

« Prévoir et organiser la création de nouvelles filières »

Plusieurs enjeux majeurs sont identifiés, dont celui de l’adaptation au changement climatique. Les auteurs ont étudié l’évolution de l’aire de répartition des espèces, appelée « biogéographie », pour 11 espèces.

Ils estiment que « l’arboriculture française dispose de marges de manœuvre pour s’adapter au changement climatique si les évolutions nécessaires du potentiel de production sont identifiées et anticipées ». Ils jugent nécessaire de « prévoir et d’organiser la création de nouvelles filières et les changements de variété ».

Des zones de production qui évoluent

Les cabinets précisent que pour les fruits, les situations régionales sont contrastées. Un exemple est donné avec l’abricot, en comparant les périodes 2020-2020 et 2040-2060.

Comparaison du potentiel économique de production de l’abricot (variété Bergeron) entre les périodes 2000-2020 et 2040-2060, sans irrigation. L’indicateur doit être supérieur à 70 % pour que la culture soit économiquement viable. (©  AgroClimat 2050)

Dans les régions où le potentiel de production va s’éroder, « une diversification basée sur la modification des espèces implantées est à envisager ». Ils citent les régions du bassin méditerranéen (Roussillon, sud du Languedoc, sud de la Provence, Corse notamment), du sud de la vallée du Rhône et de la côte atlantique (Bretagne, Sud-Ouest).

Mais certaines zones bénéficieront de « conditions climatiques plus favorables » et pourront produire des fruits que l’on produit déjà en France. Ce devrait être le cas « pour les zones telles que le nord de la vallée du Rhône, les alentours de Besançon, Dijon, Nancy, Metz, le Centre-Val de Loire ainsi que certaines zones de moyenne altitude ».

Pour les légumes, « la situation est moins contrastée » car « il est possible de jouer sur la saisonnalité de la production ».

En mars 2025, le CGAAER (1) estimait dans un rapport que la relocalisation en France de certaines productions de fruits et légumes ouvre de nouvelles perspectives, mais qu’elle ne concerne que des marchés de niche à haute valeur ajoutée.

(1) Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.