Les récoltes mondiales de la campagne 2025-2026 devraient être inférieures de 2 millions de tonnes par rapport aux prévisions d’août, et tirer en conséquence vers le bas les stocks de fin de campagne (-1,14 million de tonnes). Telle est la conclusion du rapport mensuel Wasde sur l’offre et la demande de produits agricoles, publié le vendredi 12 septembre 2025 par l’USDA, le ministère américain de l’Agriculture.
Récolte record aux États-Unis, en baisse en Europe
La baisse est surtout visible au niveau des pays européens. « L’été a été plutôt sec, surtout dans le sud-est de l’Europe », relève auprès de l’AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage. En revanche, l’USDA s’attend à ce que la production américaine atteigne 427 millions de tonnes, contre 425 millions jusque-là, un record. « C’est une surprise », résume-t-il.
Comme anticipé par les analystes après des relevés de terrain, l’USDA a « un petit peu révisé les rendements à la baisse » pour les cultures américaines, note Gautier Le Molgat, P.-D.G. d’Argus Media France. Mais cette diminution est « largement compensée » par une augmentation de la superficie récoltée, désormais portée à 90,0 millions d’acres (36,42 millions d’hectares), selon le ministère.
« Si cela se concrétise, la superficie récoltée serait la plus importante depuis 1933 et la superficie plantée, qui atteindrait 98,7 millions d’acres, serait la plus importante depuis 1936 », observe l’USDA dans son rapport. Quant à la perspective d’un stock mondial en baisse, elle a donné de l’élan aux cours du maïs : vers 18 h 00 GMT, le boisseau (environ 25 kg) s’échangeait à 4,28 dollars (+ 1,97 %) à la Bourse de Chicago.
Des stocks de soja revus à la baisse
Côté soja, le ministère américain de l’Agriculture a une nouvelle fois abaissé ses estimations de stocks mondiaux (- 910 000 tonnes). Il a aussi revu à la baisse les perspectives de vente à l’international du soja américain (-540 000 tonnes d’un mois à l’autre). « L’USDA était peut-être un peu ambitieuse sur ses prévisions d’export en soja », estime Gautier Le Molgat, au regard du contexte géopolitique.
Les relations commerciales tendues entre Pékin et Washington inquiètent les investisseurs depuis plusieurs mois alors que la Chine était jusqu’à présent l’un des plus gros acheteurs de l’oléagineux américain. « Les Chinois, aujourd’hui, trouvent leurs graines de soja au Brésil » mais « on voit des importations de graines de soja américaines en Europe, explique Damien Vercambre. C’est un jeu de chaises musicales. »
La prévision de récolte mondiale de blé augmentée
Côté blé, les estimations de production à l’échelle mondiale ont connu une hausse d’environ 10 millions de tonnes, qui découle, entre autres, de l’Union européenne, de l’Australie, de la Russie et de l’Ukraine. Avec ces « offres importantes », « les marchés devraient rester sous pression », conclut Damien Vercambre.