Stocks, production… l’USDA révise à la baisse toutes ses estimations pour la campagne de commercialisation 2025-2026 du maïs par rapport à celles diffusées en juin 2025. Dans son dernier rapport Wasde publié le 11 juillet 2025, le ministère américain de l’Agriculture réduit de 3,16 millions de tonnes le niveau des stocks mondiaux attendus en fin de campagne, qui atteindraient 272,08 millions de tonnes.

La production mondiale de maïs

Ce repli s’explique par un ajustement à la baisse de 860 000 tonnes des stocks mondiaux de début de campagne (284,18 millions de tonnes). Mais surtout, l’USDA « révise à la baisse la perspective de production mondiale de maïs, et ce, en grande partie aux États-Unis », souligne Gautier Le Molgat.

La récolte mondiale de maïs reculerait de 2,32 millions de tonnes par rapport aux estimations de juin, pour s’établir à 1 263,66 millions de tonnes. Quel pays engrangera moins de maïs que prévu ? Les États-Unis, avance l’USDA. Dépassant son niveau de 2024, la production américaine atteindrait 398,93 millions de tonnes, soit 2,92 millions de tonnes de moins que les 401,85 millions de tonnes attendues en juin.

« Ce n’est pas une surprise » pour les marchés, souligne Gautier Le Molgat. Les fonds se concentrent sur les stocks américains qui, en dépit de cette production moins importante que prévu, devraient gonfler de près de 24 % d’une année sur l’autre.

Une récolte mondiale de blé plus abondante que l’an dernier

Pour le blé aussi, le rapport de l’USDA prévoit un recul des stocks de fin de campagne par rapport au mois dernier : - 1,24 million de tonnes pour atterrir à 261,52 millions de tonnes. La baisse concerne principalement l’Union européenne (-300 000 tonnes) et le Canada (- 900 000 tonnes).

Le stock de début de campagne est également ajusté à la baisse, de 390 000 tonnes, s’établissant à 263,59 millions de tonnes. L’USDA réduit également sa prévision pour les exportations de 1,3 million de tonnes par rapport à juin, l’estimant maintenant à 213,06 millions de tonnes.

La prévision de récolte est pour ainsi dire stable par rapport au mois dernier à 808,55 millions de tonnes (- 40 000 tonnes). En revanche, elle dépasse largement les 799,92 millions de tonnes de la campagne précédente.

Le rapport de l’USDA « montre bien que les États-Unis gagnent finalement en compétitivité quand même à l’export » en profitant notamment de la faiblesse du dollar face à l’euro, souligne Gautier Le Molgat.

Une augmentation des réserves mondiales de soja

Pour le soja, à l’inverse du blé et du maïs, l’USDA prévoit une légère augmentation des stocks mondiaux en fin de campagne par rapport à son dernier rapport. Ces stocks atteindraient 126,07 millions de tonnes, au lieu des 125, 30 millions de tonnes annoncées en juin.

La production mondiale de soja est également revue à la hausse : 427,68 millions de tonnes au lieu des 426,82 millions de tonnes attendues en juin. C’est surtout le bond de la trituration qui intéresse les spécialistes, selon Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Le ministère américain de l’Agriculture a réévalué à 367,71 millions de tonnes le niveau mondial de trituration contre 366,59 millions de tonnes en juin, soit 1,12 million de tonnes supplémentaires. À eux seuls, les États-Unis enregistrent un bond de 1,36 million de tonnes.

« Le président Trump cherche à pousser la production de biocarburants, et on en voit déjà les conséquences dans le rapport », explique Damien Vercambre. Pour la première fois, « la consommation d’huile de soja pour les biodiesels va être supérieure à celle qui est pour le reste de la demande », selon les prévisions de l’USDA, souligne-t-il.

L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a annoncé en juin la hausse du quota annuel d’incorporation de biodiesel (+ 8 %) dans les carburants traditionnels aux États-Unis.

La fiabilité des chiffres en question

Pour Damien Vercambre, face à une administration américaine soucieuse de sabrer les dépenses de nombreux organismes publics, il reste à déterminer si ce rapport sur l’offre et la demande de produits agricoles produit par l’USDA chaque mois, continuera d’être pertinent. « On se demande si l’USDA ne va pas perdre des éléments » d’analyse, « cela ne va pas dans le bon sens alors que les marchés cherchent plutôt la transparence », souligne Damien Vercambre.