Après un solde des échanges agroalimentaires français déficitaire en janvier 2025, le solde redevient positif en février 2025, mais demeure en fort recul sur un an. Il atteint 53 millions d’euros, soit un recul de 804 millions d’euros par rapport à l’excédent enregistré en février 2024. Tel est le constat dressé par Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans sa note d’Infos Rapides diffusée le 15 avril 2025.

Le repli de la balance commerciale agroalimentaire française s’explique à la fois par la croissance en valeur des importations, de 474 millions d’euros (soit +8 % sur un an), et par le recul des exportations de 331 millions d’euros (–5 % sur un an), principalement de céréales.

Le solde agroalimentaire redevient positif en février 2025, après s'être effondré à - 169 millions d'euros en janvier 2025. (© Agreste)

Sur un an, le solde des échanges avec les pays tiers se dégrade. Les importations en hausse (+13 %) entraînent une forte baisse de l’excédent agroalimentaire : –643 millions d’euros. Avec l’Union européenne, le déficit se creuse : –206 millions d’euros en février 2025, après –45 millions d’euros en février 2024. L’excédent des échanges de produits bruts avec les pays européens recule « du fait de la hausse des achats de légumes », tandis que les importations gagnent du terrain, notamment celles de produits laitiers et de « beurre en provenance de l’Irlande et des Pays-Bas ».

Moins de céréales exportées, davantage d’oléagineux importés

« En février 2025, le solde des échanges de produits agricoles bruts chute de 443 millions d’euros sur un an, mais redevient légèrement excédentaire après le déficit de janvier et atteint 24 millions d’euros. Cette évolution résulte essentiellement de la dégradation des échanges commerciaux avec les pays tiers », analyse Agreste.

Les exportations diminuent sur un an (–13 %), au premier rang desquelles les céréales, qui perdent plus d’un quart de leur valeur : –251 millions d’euros. « En effet, les quantités de blé tendre exportées chutent sur un an (–1,3 million de tonnes), principalement à destination de la Chine et du Maghreb ». Les prix moyens à l’exportation des orges et du maïs sont en retrait. 

« Le recul des exportations de légumes, principalement des pommes de terre à destination de la Belgique et du sud de l’Europe, est aussi à souligner (–41 millions d’euros sur un an). La baisse globale est très légèrement atténuée par la progression de 24 % sur un an des exportations d’animaux vivants, principalement des bovins. »

Les importations de produits bruts progressent par rapport à février 2024 (+11 %), conséquence de la hausse des prix des plantes à boisson (cacao, café ; +80 millions d’euros), ainsi que de l’augmentation des importations de fruits et légumes (+78 millions d’euros). Celles de graines oléagineuses grimpent également (+41 millions d’euros), « plus particulièrement de graines de colza canadien et australien et de fèves de soja en provenance des États-Unis et de l’Ukraine ».

Importations en hausse pour les produits laitiers

Toujours selon Agreste, le solde des échanges de produits transformés (industries agroalimentaires et tabacs) perd 361 millions d’euros sur un an pour atteindre 29 millions d’euros en février 2025. Si les exportations reculent légèrement (–1 %), les importations augmentent de 7 % sur un an. Le contexte de flambée des prix du cacao explique une partie de cette hausse.

Agreste souligne par ailleurs la croissance des importations de produits laitiers (+65 millions d’euros), qui résulte essentiellement d’une hausse des importations de beurre en valeur.