Au niveau mondial, « la récolte de blé de printemps se poursuit en Russie dans de relativement bonnes conditions malgré des pluies en Sibérie », relève Julie Garet, cheffe de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer. C’était lors de la conférence de presse mensuelle organisée à l’issue du conseil spécialisé des marchés céréaliers le 16 octobre 2024.
La moisson se termine également dans de bonnes conditions en Chine et aux États-Unis. En revanche, les rendements ont pu être affectés par les conditions météorologiques inégales en Australie, en Argentine et au Canada.
Une année favorable à la culture du maïs
Concernant le maïs, cette campagne est marquée par des conditions cultures favorables dans la plupart des grands pays producteurs (Canada, Chine, Inde, Brésil, ouest de l’Europe), voire exceptionnelles s’agissant des États-Unis. En revanche, les récoltes ukrainiennes de maïs et de blé ont souffert des conditions climatiques à la fois chaudes et sèches.
Dans son dernier rapport mensuel paru le 11 octobre 2024, l’USDA a néanmoins revu à la baisse ses estimations pour la production mondiale de céréales, du fait de conditions légèrement moins favorables en fin de saison.
Des exportations européennes en baisse
Les exportations de blé tendre et de maïs vers les pays tiers sont estimées en baisse pour la campagne de 2024-2025 par rapport à la précédente. Celles de blé sont attendues à 26 millions de tonnes, chutant de 26 % par rapport à 2023-2024 et celles de maïs à 3 millions de tonnes, plongeant de 31 %.
Ces chiffres sont à rapprocher du niveau de production observé au niveau européen qui a été revu à la baisse par rapport aux prévisions du mois d’août : 114 millions de tonnes pour le blé, en repli de 9 % par rapport à la précédente campagne, et à 60,1 millions de tonnes pour le maïs, en baisse de 4 %.
Les exportations d’orges seraient stables à 10 millions de tonnes. Bien que légèrement révisée à la baisse par rapport aux prévisions du mois dernier, la production européenne d’orge atteindrait 50,4 millions de tonnes. Elle serait supérieure de 6 % à la précédente campagne « du fait de résultats intéressants en Espagne », souligne Clémence Lenoir, chargée d’études économiques sur les grandes cultures à FranceAgriMer.
Concernant les importations européennes de céréales ukrainiennes, sur juillet, premier mois de la campagne, Clémence Lenoir souligne des importations de blé de « 362 000 tonnes dont 80 % sont allés en Espagne » (données Eurostat). Les importations de maïs ukrainien se sont élevées « à 1,7 million de tonnes, à 27 % à destination des Pays-Bas et 26 % de l’Espagne ».
Les productions mondiales de blé et maïs abaissées
En blé, le stock initial de la campagne de 2024-2025 s’établit à 266 millions de tonnes. La production mondiale a été revue à la baisse de 3 millions de tonnes par rapport au mois dernier, atteignant 795 millions de tonnes. Le stock final mondial est attendu à 258 millions de tonnes, soit une diminution de 8 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente (266 millions de tonnes).
L’USDA a aussi réduit sa prévision pour la production mondiale de maïs, de 1,4 million de tonnes par rapport au mois dernier, pour l’estimer à 1,22 milliard de tonnes. Une hausse de la consommation mondiale de 3,5 millions de tonnes est attendue. Le stock final de la campagne de 2024-2025 a donc été révisé à la baisse de 1,8 million de tonnes. Il s’établirait à 306,6 millions de tonnes, dont 209 millions de tonnes pour la Chine.
Très faible stock d’orge mondial
En orge aussi, l’USDA a réduit son estimation de la production mondiale, de 1,4 million de tonnes par rapport au mois de septembre (Union européenne, Russie et États-Unis notamment). Elle table maintenant sur 143 millions de tonnes pour 2024-2025, comme pour la campagne précédente. La consommation a été revue à la baisse, mais reste supérieure à celle de 2023-2024. Le stock final 2024-2025 se maintiendrait à son plus bas niveau depuis trente ans, à 17,5 millions de tonnes (22 millions de tonnes en 2023-2024).