Au 1er janvier 2024, les niveaux des stocks de céréales en dépôt montraient une hausse de 52 % par rapport à la moyenne de ces dernières années. C’est ce qu’ont souligné les experts de FranceAgriMer le 14 février 2024, à l’issue du conseil spécialisé des grandes cultures de l’organisme.

Ces stocks, qui appartiennent encore aux agriculteurs, représentaient à cette date 34 % des volumes stockés, contre 24 % en moyenne à cette période, chiffre Adèle Dridi, chargée d’études économiques chez FranceAgriMer. Elle évoque « un effet de rétention, une attente de la hausse des prix, mais aussi probablement des ventes sur l’éloigné ».

C’est en blé tendre que les écarts avec la moyenne sont les plus marqués. Les stocks de blé en dépôt sont particulièrement élevés en Auvergne-Rhône-Alpes, en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine et dans les Pays de la Loire. Les stocks appartenant en propre aux collecteurs sont également plus élevés qu’habituellement, notamment en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, mais dans de moindres proportions.

Considérations logistiques et de prix

FranceAgriMer a revu en légère hausse (+60 000 tonnes) son estimation de stock de blé de la fin de la campagne de 2023-2024, à 3,5 millions de tonnes. Il faut remonter à 2004-2005 pour retrouver un niveau de stock français plus élevé, bien que les niveaux de 2008-2009 et 2009-2010 étaient proches. Les stocks de maïs sont évalués à 2,3 millions de tonnes, au plus haut depuis 2017-2018. Comme les campagnes précédentes, le bilan des orges est également lourd avec un stock de fin estimé à 9,3 millions de tonnes.

Comment les opérateurs voient-ils cette situation ? « Ce qui est ressorti du conseil spécialisé, c’était plutôt une confiance face à ce qui allait pouvoir être exporté dans la deuxième moitié de la campagne », rapporte Adèle Dridi. Pour Benoît Piètrement, agriculteur et président du conseil spécialisé des grandes cultures de FranceAgriMer, cela peut être inquiétant d’un point de vue logistique. Et du côté économique, « on sait que finir l’année avec des stocks a forcément une incidence négative sur les prix », déclare-t-il.