Depuis quelques années, la filière des légumes en conserve et surgelés fait face à une érosion progressive de sa balance commerciale : –260 millions d’euros en 2021, soit 4,5 fois plus déficitaire qu’en 2002, en lien avec la chute des exportations. « Cette situation traduit le déficit croissant de compétitivité, et cela au regard de nos voisins européens qui sont nos principaux compétiteurs », explique l’Unilet (interprofession des légumes en conserve et surgelés).
Et d’ajouter : « Le contexte récent renforce ces tendances : hausse des coûts de production, vulnérabilité au changement climatique, désorganisation des ateliers industriels et dégradation de l’attractivité pour les producteurs (voir l'encadré). » Ces derniers peuvent en effet être attirés par des cultures plus rentables (comme les céréales l’an dernier) ou découragés par les difficultés de production en lien avec des problématiques d’eau et de protection des cultures.
Importations de Belgique
Les importations de légumes frais destinés à l’industrie sont principalement des carottes et des oignons, en provenance des pays limitrophes comme la Belgique. La France exporte aussi vers ses voisins, essentiellement des petits pois et haricots frais pour l’industrie. Enfin, avec 93 % de légumes français livrés aux usines dans l’Hexagone, il y a finalement peu d’importations de marchandise fraîche transformée en France.
Avec un taux « d’auto-approvisionnement » de 40 %, la situation de la filière française s’érode progressivement. 57 % des conserves de légumes consommées sont cultivées et fabriquées en France. Pour le surgelé, ce taux passe à 26 %. La filière souhaite, via le plan de souveraineté sur les fruits et légumes lancé en mars 2023, inverser cette perte d’automonie nationale.