FranceAgriMer a dévoilé le mercredi 13 septembre 2023 les résultats définitifs de son enquête sur la qualité de la récolte de blé tendre et blé dur de 2023, menée en partenariat avec Arvalis. Elle a porté sur 493 échantillons de blé tendre (sur 265 sites), et 138 en blé dur (sur 89 sites), prélevés à l’entrée des silos de collecte.

Des PS corrects en blé tendre

Avec une moyenne nationale à 13,1 %, la teneur en eau du blé tendre est compatible avec une bonne conservation des grains. Les blés les plus humides se trouvent sur la façade Manche et mer du Nord.

Malgré un temps chaud et sec au remplissage des grains sur une partie du territoire, et les pluies en fin de cycle dans le nord de la France, le poids spécifique (PS) s’élève en moyenne à 76,7 kg/hl au niveau national. 65 % des blés ont un PS supérieur à 76 kg/hl. À noter que les échantillons enquêtés sont prélevés à l’entrée des silos, avant le travail des grains par les organismes stockeurs.

Les craintes de dégradation du temps de chute de Hagberg liées à la pluie ne se sont pas non plus confirmées. Ce critère, important pour l’industrie de cuisson, se maintient à de bons niveaux au niveau national avec 91 % de la collecte au-dessus de 240 secondes, et 5 % seulement en dessous de 170 secondes.

Protéines en quantité et qualité

Le blé tendre affiche une bonne teneur en protéine, avec une moyenne nationale à 11,6 %, traduisant une bonne valorisation des apports d’azote. Les teneurs sont cependant plus faibles en Bretagne, inférieures à 11 %. La qualité des protéines est appréciée par l’analyse de la force boulangère (W), le rapport ténacité/extensibilité (P/L) et l’élasticité. Avec un W à 176 en moyenne, un P/L équilibré, en majorité en dessous de 1 et une élasticité satisfaisante (83 % de la collecte au-dessus de 55 %), la protéine est de bonne qualité cette année.

Le taux de gluten humide est de 22 % en moyenne et le gluten index à 95. Ces résultats traduisent une bonne résistance du gluten aux contraintes mécaniques appliquées lors des différents process en boulangerie. Les tests de panification se sont d’ailleurs révélés meilleurs que la moyenne des cinq dernières années, avec un bon comportement des pâtes.

La récolte de blé tendre de 2023 présente un volume et une qualité qui devrait rencontrer la diversité des marchés. 23 % de la collecte répond aux exigences de la classe premium (protéines ⩾11,5 %, W⩾170, Ps⩾77 kg/hl, temps de chute de Hagberg ⩾240 secondes) et 37 % à la classe supérieure.

Moins de grains de blé dur mouchetés, germés et fusariés

Les teneurs en protéines sont d’un très bon niveau en blé dur, avec une moyenne nationale à 14,2 %. Si les bassins de productions de l’Ouest océan, Centre et Sud-Ouest présentent une teneur entre 14 et 15 %, celle du Sud-Est est inférieure, entre 13 et 14 %. Les pluies de fin de cycle ont dégradé les PS dans le Sud-Ouest. En moyenne, à l’échelle nationale, le PS du blé dur s’établit à 75,8 kg/hl. 45 % de la collecte présente un PS inférieur à 76 kg/hl et 7 % inférieurs à 72 kg/hl.

Les teneurs en eau, à 12,2 % en moyenne, sont compatibles avec une bonne conservation des grains. Les blés durs du bassin Sud-Ouest présentent des temps de chute de Hagberg dégradés en raison des pluies de fin de cycle. Ils dépassent en revanche les 300 secondes dans les bassins du Sud-Est, Centre et Ouest océan. À l’échelle nationale, les résultats de ce critère sont plutôt bons, avec 87 % de la collecte au-dessus de 250 secondes, et 7 % seulement en dessous de 200 secondes.

Le taux de grains germés, mouchetés et fusariés, à 1,4 % en moyenne, est meilleur que la moyenne des cinq dernières années, malgré les craintes liées aux pluies. Les bonnes teneurs en protéines des grains ont par ailleurs permis de maintenir la vitrosité à un bon niveau. Ainsi, à l’exception des PS dégradés par les conditions climatiques au remplissage et en fin de cycle, les autres critères de qualité du blé dur se sont maintenus et devraient satisfaire les débouchés.