« Un an jour pour jour, et heure par heure » après la manifestation qui avait rassemblé des milliers d’opposants aux réserves d’eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars 2023, les collectifs mobilisés sont revenus sur leur lutte contre les bassines à l’occasion d’un point avec la presse ce 25 mars 2024.
« On est là, plus que jamais on reste déterminé », affirme Julien Le Guet, porte-parole du mouvement Bassines non merci. Rappelant « un évènement qui fera date dans l’histoire de France, dans la manière dont des mouvements écolos peuvent être réprimés », il annonce que le mouvement a décidé de « marquer le coup fortement sur les un an de Sainte-Soline ». À l’initiative de Bassines non merci, des actions locales, soit « plus de 40 mégabooms », doivent avoir lieu ce 25 mars 2024 soir afin de témoigner de ce qui a été vécu et de « cette violence ».
La Confédération paysanne « continuera d’être mobilisés »
Pour Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, « c’est une lutte dans laquelle on a absolument notre rôle à jouer, ce rôle de syndicat qui défend des paysans, afin de poser ensemble le sujet de la préservation de l’eau, du partage de l’eau ».
« Les paysans sont là au cœur de cette lutte, et on continuera à l’être tellement c’est un sujet agricole. On veut aujourd’hui absolument témoigner et dire qu’on en a fait partie et qu’on continuera d’être mobilisés sur cette question du partage de l’eau », a-t-elle déclaré lors du point avec la presse. L’eau est « sûrement le sujet de la décennie, qu’il va falloir qu’on traite démocratiquement tous ensemble ».
« Est-ce qu’on irrigue des choses absolument essentielles comme des fruits et légumes, et c’est ça la priorité, plutôt que des cultures d’exportations ? » C’est le sujet de la lutte paysanne sur le thème de l’eau, complète le syndicat.
Dans la lutte contre les mégabassines, ils réclament que les acteurs puissent « s’asseoir autour de la table », afin de se saisir des questions de préservation de la ressource, du partage des usages, partage entre agriculteurs, et des priorités à définir.
Rétablir la vérité
Autre démarche portée par le collectif Bassines non merci, une plainte contre Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, pour « faux témoignages », dans l’objectif de rétablir la vérité sur ce qu’il s’est passé à Sainte-Soline. Le mouvement est « déterminé à faire en sorte que ce ne soit pas le discours des bourreaux qui restent dans les livres d’histoire, mais bien la vérité », déclare Julien Le Guet.
Pour les prochains rendez-vous, Florian Lemerle, l’un des porte-parole des Soulèvements de la Terre, annonce une mobilisation prévue le 11 mai 2024 autour des bassines dans le Puy-de-Dôme. Des réserves construites par le semencier Limagrain, fermement dénoncées par les mouvements anti-bassines, de même que « la multiplication de projets de bassines de moins de 100 000 mètres cubes pour contourner les études obligatoires », ajoute Johanne Rabier, de Bassines non merci.