C’est une nouveauté dans l’univers syndical mais pas une première pour la Confédération paysanne. Ce ne sont pas un, ni deux mais trois porte-parole qui ont été élus pour remplacer Laurence Marandola durant les deux prochaines années, ce jeudi 15 mai 2025.
« On a fait le choix de porter cette mandature à plusieurs porte-parole avec le souci d’être au maximum représentatif : dans les différents parcours, dans nos productions, dans nos territoires… », explique Fanny Metrat, l’une des porte-parole et éleveuse d’ovins pastoraux et productrice de châtaignes à Antraigues, en Ardèche. Un « choix politique » pour cette dernière qui veut « sortir de la vision d’un homme ou d’une femme providentiel ».
Pour Stéphane Galais, éleveur de vaches bretonnes pie noir, transformateur de fromages et maraîcher en Ille-et-Vilaine, il s’agit de mettre en place une « défense collective, face à des enjeux très importants », explique le porte-parole qui était dans la précédente mandature au poste de secrétaire nationale.
Également ancien secrétaire national, le troisième porte-parole, Thomas Gibert « commence à connaître » le collectif. Maraîcher sur une ferme en Haute-Vienne, il est en associé avec sept autres agriculteurs.
Ouverture aux outre-mer
Le partage des responsabilités est élargi aussi au sein du secrétariat national, qui passe de sept à neuf personnes diversifiées en maraîchage ou différents élevages : porcs, poules pondeuses, bœufs, brebis ou bovins.
Une particularité : pour la première fois, le secrétariat national intègre un syndicaliste des Drom (départements et régions d’outre-mer), Laurent Chathuant qui produit patates douces, bananes plantins et vanille. Sa nomination au sein du secrétariat national « marque la volonté d’intégrer tous les territoires », pour « mener des réflexions spécifiques aux problématiques des Drom ».
Avec sa nouvelle équipe, le syndicat veut « continuer à parler à tous les paysans », assure Stéphane Galais.
Ce n’est pas la première fois qu’un porte-parolat collectif est choisi au sein de la Confédération paysanne. De 2000 à 2003, trois syndicalistes se partageaient le rôle de porte-parole. Alors que la crise agricole a fortement mobilisé les élus syndicaux l’année dernière, partager le porte-parolat est également un moyen de répartir la tâche de la représentation, pour des agriculteurs qui ont aussi une ferme à faire tourner.