, une année dite « de consolidation » après une année 2017 de redressement. Ces résultats sont calculés à partir des données comptables d’un échantillon d’exploitations agricoles, dont le produit brut standard est supérieur à 25 000 €, dans le cadre du Réseau d’information comptable agricole (Rica).
Des chiffres en demi-teinte
Pour l’année 2018, la production des exploitations agricoles s’élève à 205 100 €, soit 4 % de plus qu’en 2017. Le niveau de production a principalement augmenté dans la viticulture (+16,9 %), s’est globalement stabilisé dans tous les autres secteurs à l’exception de la filière porcine (–7,4 %). Sur l’année 2018, neuf exploitations sur dix ont bénéficié d’au moins une subvention. En moyenne, ce sont 32 400 € qu’elles reçoivent, ce qui représente 12,4 % de leurs produits courants. Les premiers bénéficiaires étant les éleveurs de caprins et de bovins.
Les charges d’exploitation ont augmenté de 1,6 % au cours de l’année, soit 196 700 € en moyenne. La plus grosse augmentation reste l’achat des carburants qui ont vu leur prix augmenter avec la hausse du cours du pétrole en 2018 (+17,5 %). L’EBE, excédent brut d’exploitation, qui traduit la capacité d’autofinancement d’une exploitation, augmente de 3,3 % par rapport à 2017, pour s’établir à 76 200 € en moyenne. Là encore, il varie fortement en fonction des productions.
Le RCAI par unité de travail non salarié (résultat courant avant impôts) continue sa progression et s’établit à 30 048 € en moyenne, soit 10,5 % au-dessus de son niveau de 2017. Le résultat net de l’exercice, qui prend en considération les charges sociales de l’exploitant, s’élève à 48 300 € en moyenne, soit 12,1 % de plus qu’en 2017.
Des filières impactées par la sécheresse
Les exploitations en bovins lait et viande ont particulièrement souffert de la sécheresse estivale qui a provoqué la baisse des rendements fourragers. En élevage laitier, l’EBE par actif non-salarié a notamment chuté de 10 % pour atteindre 47 700 €. Les exploitations pratiquant la vente en circuit court ou ayant une meilleure valorisation de leur lait connaissent une chute moins importante. En bovins viande, où les éleveurs ont été contraints à réformer davantage que l’année précédente, l’EBE atteint 36 600 €, soit –4,6 % par rapport à 2017. Les charges d’approvisionnement ont, quant à elles, continué à augmenter, notamment pour compenser le déficit en ressources fourragères.
Pour les grandes cultures, les rendements ont été affectés par les épisodes de chaleur. Néanmoins, la perte de rendement a pu être compensée par la bonne qualité du blé tendre et la bonne compétitivité à l’échelle mondiale. À titre d’exemple, le prix de l’orge d’hiver a augmenté de 21 % par rapport à l’année précédente. L’EBE atteint pour les exploitations en céréales et oléoprotéagineux 47 100 €, soit 4,3 % de plus qu’en 2017. La moitié des exploitations ont vu leur EBE progresser sur l’année 2018. Cette année signe le redémarrage des investissements pour la filière, portés essentiellement sur le matériel et l’outillage (88 % du total des investissements).
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Conséquence de la conjoncture mondiale
La fin des quotas pour la production de betteraves et l’arrivée sur le marché de pays exportateurs comme la Thaïlande, l’Inde ou le Pakistan a provoqué la chute de 10 % en moyenne de leur prix de vente. L’abondance de l’offre mondiale a également impacté la filière porcine. La vente de viande de porc a chuté de 8 % en 2018, couplée à une diminution des prix de 10 % entre 2017 et 2018 et à l’augmentation du coût des aliments (+0,9 %). Ainsi, l’EBE par actif non salarié a chuté en moyenne de 33 %, la plus forte diminution toutes filières confondues. De plus, le montant des dettes en élevage porcin reste le plus élevé de toutes les filières et atteint 475 200 €, soit 8,5 % de plus que l’an dernier, soit un taux d’endettement à 69 %.