Le 18 décembre, Agreste a publié la synthèse des résultats provisoires des exploitations pour 2017, confirmant que le revenu courant avant impôt (RCAI) par actif non salarié a progressé de 44 % en 2017 par rapport à 2016, année catastrophique pour les exploitations de la ferme France. Il s’établit à 27 400 € en moyenne.

Ces résultats sont calculés à partir des données comptables collectées sur un échantillon d’exploitations agricoles dans le cadre du Réseau d’information comptable agricole (Rica). À l’inverse des comptes prévisionnels de l’Agriculture pour 2018, également publiés le 18 décembre par l’Insee, mais établis à partir de données macroéconomiques d’évolutions de marché et de prix.

L’EBE moyen est de 72 400 €, soit +18 % par rapport à 2016. La progression des résultats s’explique par un redressement des productions végétales, fortement touchées par les aléas climatiques et la chute des prix en 2016. En lait, la progression des prix a participé à l’amélioration des résultats. Le secteur de la viticulture est lui particulièrement touché par les aléas en 2017.

Les résultats ne sont cependant pas homogènes. Un quart des exploitations ont un RCAI par actif non salarié inférieur à 7 700 €, alors qu’il est supérieur à 37 400 € pour le quart supérieur. 14 % des exploitations ont un RCAI par actif non salarié négatif (contre 24 % en 2016). Les investissements continuent de reculer (–11 %), de même que l’endettement.

Pas d’amélioration des situations

« La situation économique des agriculteurs spécialisés en grandes cultures est toujours aussi catastrophique depuis maintenant 6 ans, déclare Nicolas Jaquet, président de l’Organisation des producteurs de grains (OPG). Seule une régulation intelligente des marchés, telle que la propose la Coordination rurale, permettrait un retour à des situations prospères. »

Même constat pour l’AGPB. « L’augmentation de la redevance pour pollution diffuse (RPD) arrive dans un contexte général très tendu. Elle s’ajoute d’autre part à une liste déjà longue de mesures qui mettront à mal la compétitivité des exploitations », s’inquiète l’AGPB.

« Sur une exploitation céréalière moyenne, la hausse de la redevance pour pollution diffuse (RDP) prévue dans le PLF 2019, viendra à elle seule amputer le résultat moyen de plus de 1 500 €, affectant de façon très nette la capacité pour les exploitants à investir pour réaliser leur transition écologique, et ce, alors même que l’investissement est en retrait pour la cinquième année consécutive », ajoute la FNSEA.

Marie Salset