Comparativement aux autres espèces testées, la féverole reste une valeur sûre à associer au colza, tout comme le fenugrec et le trèfle d’Alexandrie, qui obtiennent « un avantage significatif sur les différents services recherchés », concluent les chambres d’agriculture des Hauts-de-France.
Dans des essais menés par le groupe GIEE « Semis direct Avenir 60 » entre 2019 et 2023, le colza seul donnait 38,1 q/ha en moyenne. Il gagnait 5 q/ha lorsqu’il était associé à de la féverole et 3,9 q/ha avec du fenugrec-trèfle, soit des gains respectifs de 197 €/ha et 148 €/ha sur la récolte.
Diminution des engrais
Un couvert bien développé avant l’hiver, signe d’un semis réussi, diminue le risque d’élongation du colza et permet de réduire les apports azotées (30 unités avec la féverole). La chambre d’agriculture de l’Oise a ainsi noté des gains sur la fertilisation (coût de 217 €/ha pour le colza-féverole, 240 €/ha colza-fenugrec et 255 €/ha colza seul), ainsi que sur le désherbage (108 €/ha pour du colza associé contre 135 €/ha seul). L’association des cultures permet de supprimer les coûts d’insecticide (10 €/ha) et de régulateur (12 €/ha). « La réduction des intrants chimiques permet de maximiser les gains économiques et environnementaux. »
L’association engendre néanmoins des coûts supplémentaires, avec l’achat de semences (92 €/ha de féverole ou 71 €/ha de fenugrec-trèfle) auxquels s’ajoutent des frais de double trémie ou double passage de semis dans le cas de la féverole (35 €/ha) et, le cas échéant, la destruction de la plante compagne en post-récolte (38 €/ha). Mais l’ensemble de ces coûts reste inférieur aux gains dans ces essais.
Le gain de marge brute s’y élève à 131 €/ha en moyenne pour un colza associé à du fenugrec et trèfle d’Alexandrie, et jusqu’à 148 €/ha pour du colza associé à de la féverole. Sans compter les bénéfices non comptables de l’association tels que l’amélioration de la vie du sol, la lutte contre le ruissellement ou la diminution de la pression adventices.