La cogénération est la voie de valorisation par laquelle la méthanisation est arrivée en France dans les années 2000. Le biogaz produit par la digestion de la matière alimente un moteur qui entraîne une génératrice. La filière a connu une croissance importante, mais régulière, du nombre d’unités agricoles. Elle est passée de 37 sites de production en 2010, pour une puissance de 4 MWe (mégawatts électriques), à 440 en 2019, correspondant à 88 MWe. Plus de 80 % des unités de méthanisation agricole valorisent le biogaz par cogénération. La méthode reste au goût du jour car plus de 250 projets sont dans les cartons aujourd’hui, malgré le développement exponentiel de l’injection. Petit tour d’horizon de ses atouts.
Adaptabilité
Selon le moteur et la valorisation de chaleur, le rendement énergétique de ce type d’installation varie grandement de 35 jusqu’à 80 %. Le procès fait à la cogénération pour ses mauvais rendements n’a pas toujours lieu d’être. Des sites comme celui des Moulins de Kerollet (lire p. 48) n’ont pas à rougir de leur efficacité énergétique. L’essentiel est de savoir valoriser l’excédent thermique. Les possibilités d’adaptation sont nombreuses et cela peut aboutir à la création de nouveaux ateliers. Il peut s’agir de séchage, de chauffages multiples, des bâtiments d’élevage aux piscines municipales en passant par le voisinage. Mais les diversifications peuvent aussi être plus originales, comme des ateliers de production d’algues ou de champignons. La possibilité de changer de moteur ou d’en ajouter un renforce la capacité d’adaptation importante de ce système.
Stabilité et universalité
La fée électricité présente aussi l’intérêt d’être universelle. L’énergie sous cette forme peut être utilisée pour n’importe quelle application. Il en découle une couverture quasi totale du territoire par le réseau électrique. La demande en électricité est permanente et moins sujette aux saisons que celle en gaz. Quant au raccordement au réseau, il est bien moins difficile et coûteux pour une production électrique que gazière (lire p. 51).
Grâce à une croissance stable et régulière du nombre d’unités depuis vingt ans, les retours d’expérience ne manquent pas, quelles que soient les dimensions des installations. Les prix de revente de l’électricité et les mécanismes de soutien connaissent, quant à eux, peu de mouvement jusqu’à présent.