L’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) et France Gaz renouvelables appellent les pouvoirs publics « à un soutien vital », dans un communiqué de presse conjoint publié le 27 mars 2024, alors que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) met en lumière une augmentation des coûts de production de la méthanisation en cogénération entre 2021 et 2023.

170 sites menacés

« Depuis dix-huit mois, nous alertons sur l’insoutenabilité des contrats de cogénération actuels », déclare Jean-François Delaître, président de l’AAMF. Selon lui, la filière a besoin « d’une mesure d’urgence pour éviter la fermeture de nombreuses installations », dans l’attente qu’un nouveau tarif entre en vigueur. Aujourd’hui, la filière estime à 170 le nombre de sites en cogénération menacés de fermeture (sur 875 méthaniseurs agricoles en cogénération recensés à la fin de 2023).

En parallèle, la délibération de la CRE, le 25 mars dernier, mentionne une hausse des 33 % des coûts d’exploitation des unités en cogénération. Selon la Commission, cette inflation touche tous les postes, incluant la maintenance, les intrants et la consommation électrique. Le coût de cette dernière a d’ailleurs explosé, bondissant de 92 % entre 2021 et 2023.

« Au total, la CRE conclut à une hausse moyenne de 17 % du coût total d’exploitation », souligne le communiqué de l’AAMF et de France Gaz renouvelables. Face à cette situation, elle recommande la révision des tarifs de l’ensemble des contrats en cogénération pour refléter les coûts réels de production d’électricité. Si l’AAMF et France Gaz renouvelables saluent cette initiative, elle pousse à une mobilisation rapide des autorités compétentes pour « soutenir les exploitations confrontées à des difficultés extrêmes ».