Des hausses de tarifs sont « absolument nécessaires » en raison des perturbations actuelles du marché, liées à l’accélération de l’inflation des coûts de production des agriculteurs comme des industriels (alimentation animale, engrais, énergie…), souligne le cabinet de Julien Denormandie lors d’un point hebdomadaire sur les négociations commerciales le 24 mars 2022.
Il s’agissait de la deuxième réunion sous ce format dédié aux répercussions de la guerre en Ukraine depuis le 18 mars 2022. Les acteurs sont convenus de se revoir chaque semaine. Alors que les négociations annuelles déterminant le prix des produits mis en rayon viennent de s’achever le 1er mars, le gouvernement a appelé distributeurs et industriels à rediscuter, jugeant déjà nécessaire de revoir une partie des contrats signés.
« Il faut être lucide : nous sommes dans un contexte de forte inflation, donc oui les prix de l’alimentation dans les prochaines semaines vont continuer à augmenter », a déclaré Julien Denormandie jeudi matin sur RMC. « C’est très concret : quand j’ai l’ensemble de mes coûts — engrais, carburant, alimentation animale — qui explosent, si je veux continuer à pouvoir vivre, il faut [pouvoir les] répercuter », a-t-il ajouté.
Des demandes de réouverture des discussions
Les nouvelles négociations se sont enclenchées, affirme le cabinet du ministre, qui rapporte que, selon les représentants des grandes marques nationales, « 10 % des entreprises ont déjà envoyé des demandes de réouverture des discussions ».
On est très loin du compte
Anne Charlès-Pinault, directrice générale de Lactel
« On se prépare à réenclencher les discussions avec la grande distribution car on est très loin du compte », a déclaré mercredi la directrice générale du leader français du lait Lactel, Anne Charlès-Pinault, lors d’une conférence de presse.
« Il y a des entreprises qui me disent que même pour payer le lait au mois d’avril, ça va être compliqué », affirme Thierry Roquefeuil, président de l’interprofession laitière (Cniel) et de la fédération des producteurs de lait FNPL, section spécialisée de la FNSEA. Les éleveurs ont « besoin de visibilité sur l’évolution [à la hausse] du prix du lait », sans quoi la collecte française poursuivra sa décrue, met-il en garde.