Lorsque la décision a été prise de transformer son lait en yaourt, la famille Belet n’a pas hésité. Les éleveurs d'ovins bio de Salles-la-Source, dans l’Aveyron, ont opté pour un conteneur maritime réaménagé en atelier par la société Fermalab, livré en septembre dernier. « C’est beaucoup plus simple et moins cher que de créer un bâtiment en dur, souligne Émilien Belet, l’un des membres du Gaec. On a fait la dalle, amené l’eau, l’électricité et l’air, et c’est à peu près tout », résume-t-il.

L’éleveur se félicite aussi : « C’est une machine agréée par les services d’hygiène et tout est lavable facilement. » Sans compter qu’aucun permis de construire n’est à déposer, le conteneur atelier ayant une surface un peu inférieure à 20 m². « En dur, tranche son frère Pierre, ça aurait été un boulot de dingue ! »

Peu cher… mais petit

Quant aux coûts, le Gaec a investi 117 000 € HT, dont « 50 000 à 60 000 € de matériel de transformation » pour deux conteneurs. Le tout subventionné à 40 % par la Région. Émilien Belet compte : « On est donc à 1 700 € par m² sans matériel. En dur, on serait facilement à 2 500 € par m². » Reste que le premier conteneur, rassemblant atelier, sas d’entrée et chambre froide, était insuffisant. Les Belet en ont donc commandé un autre, arrivé en janvier et plus simple de conception, affecté au stockage et à l’administratif. « L’une des faiblesses de ce produit, c’est sa taille. Mais c’est aussi sa force, parce que tout est plus facile, assure Émilien Belet. Et, pour nous, un atelier de transformation et de conditionnement de 16 m² environ, c’est suffisant. Ça l’est aussi parce qu’on ne fait que du yaourt. »

Le Gaec transforme pour le moment 100 litres de son lait bio chaque semaine, soit 1 000 yaourts vendus en direct à la ferme. « Mais on vise 900 litres par semaine d’ici à avril 2026 », prévoit Émilien Belet. Une quantité envisageable car « notre laiterie, la Bergerie de Lozère, nous a donné une liste de clients, notamment en collectivité. Elle nous fournit aussi les pots, les confitures et les recettes ». Le Gaec attend son agrément CE, qui lui permettra d’élargir sa clientèle.

D’ici là, l’organisation se met en place. Lors de chaque production, c’est Émilien qui travaille environ 4h30 pour lancer les machines et conditionner. Sa mère Laurence vient, elle, conditionner et laver, soit 2h30 d’activité environ. « C’est plus de travail que ce qu’on avait pensé, admet Émilien Belet. Mais cette nouvelle activité nous a permis d’embaucher une personne, qui travaille sur l’ensemble des activités de la ferme. Notre idée, c’est de valoriser mieux le lait, de se payer un peu plus, de rembourser l’investissement, d’avoir un peu plus de temps pour nous. Et c’est gratifiant de vendre un yaourt, pour un paysan ! En plus, il y a moins d’intermédiaires. »