À l’entrée de la ferme beauceronne, un écriteau indique timidement « Foie gras ». Deux petits chiens jappent tandis qu’au loin, les éoliennes tournent à plein régime. À l’intérieur du magasin du Domaine de Voisin, l’ambiance est chaleureuse. Les murs sont couverts de planches de bois brut. Les diplômes des médailles obtenues lors du Concours général agricole ornent les murs.

Une quinzaine de médailles au concours général agricole

« Je m’en sers pour la décoration des stands lors des salons. Ça marche bien auprès du grand public », lance Benoît Pommier. Producteur de foie gras à Tillay-le-Péneux, au sud de Chartres, en Eure-et-Loir, il a raflé une quinzaine de médailles au concours de Paris. La première était en bronze pour son foie gras mi-cuit en conserve en 1998. Puis, en 2001, c’est le Graal avec la médaille d’or.

« C’est essentiellement un défi personnel pour voir où l’on se situe sur le marché, et également une belle reconnaissance pour ma salariée et moi », ajoute le producteur qui va fêter ses 60 ans. Éleveur de canards pendant vingt-cinq ans, il a gardé la partie transformation (3 000 à 4 000 canards par an) et 140 ha de cultures.

Augmentation des ventes

Après avoir quitté le concours pendant quelques années, Benoît Pommier revient en 2020, juste avant le covid. Il décroche une double récompense pour ses rillettes nature et ses rillettes avec un médaillon de foie gras. Même résultat en 2022 et en 2024 (1). Cette année, il tente à nouveau sa chance. Une personne de la chambre d’agriculture est venue prélever des échantillons sur les trois produits phares cet automne pour un coût de 160 euros par prélèvement.

Rillettes et foie gras seront dégustés le premier samedi du Salon de l’agriculture. Benoît est prévenu dans la nuit ou le lendemain. « Nous avons accès aux commentaires, ce qui permet de comprendre le résultat. Mais nous n’allons pas changer nos recettes pour autant. » En fonction du verdict, il faudra acheter des macarons (31 euros HT pour mille macarons) et étiqueter tous les produits.

Grâce aux médailles, les ventes de rillettes augmentent de plus de 10 % chaque année depuis trois ans, avec une répercussion sur l’ensemble de la gamme. Les quelques charges du concours sont vite rentabilisées et le stock de pots de rillettes est toujours au plus bas. « Le macaron apporte la confiance d’un produit de qualité, c’est le petit truc en plus qui fait acheter un produit plutôt qu’un autre », précise Benoît, qui commercialise ses pots de canard partout sauf en grandes surfaces, avant d’ajouter : « Le meilleur jury reste nos clients. »

(1) En 2023, la grippe aviaire l’empêche de participer au concours.