L’étiquette est le premier vecteur d’information sur un produit. Les études montrent que les consommateurs y sont sensibles : un français sur deux a déjà renoncé à un acte d’achat alimentaire par manque d’information.

Informer le consommateur
C’est le règlement européen sur l’information du consommateur sur les denrées alimentaires (Inco) n° 1169/2011 qui précise les mentions obligatoires devant notamment figurer sur les emballages des denrées alimentaires préemballées. Les produits vendus non préemballés sont soumis à des règles moins contraignantes. Parmi les mentions obligatoires sur les étiquettes des produits alimentaires préemballés, on trouve : le nom et l’adresse du producteur, la dénomination légale du produit, la quantité nette, la liste des ingrédients, la déclaration nutritionnelle, la date de durabilité ou la date limite de consommation et le mode de conservation (voir l'infographique).
« La dénomination légale du produit et la quantité nette doivent être mentionnés dans le même champ visuel », précise Laura le Fur, responsable de la réglementation chez Alma Food (1).
Lister ingrédients et allergènes
« La liste des ingrédients et des allergènes sont les deux informations les plus sujettes à erreur souligne l’experte. Une astuce pour éviter d’en oublier est de lister les ingrédients par rapport à leur quantité, du plus important au moins important. » Il faut également afficher les sous-compositions pour certains ingrédients. Par exemple pour la moutarde : eau, graines de moutarde, vinaigre, sel.
« Vous devez porter une attention particulière sur le point “allergènes et traces”, primordial pour la sécurité du consommateur. Il s’agit d’identifier ceux présents dans la liste des 14 substances officielles et de les mettre en avant (en soulignant, en gras) dans la liste des ingrédients. Très souvent, le producteur ne réalise pas une seule recette dans son laboratoire, il faut identifier les risques de contamination avec d’autres substances allergènes utilisées. »
Pas d'obligation pour l'affichage des valeurs nutritionnelles
La déclaration nutritionnelle doit contenir la valeur énergétique, la quantité de matières grasses, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel. Elle peut se présenter sous forme de tableau ou en ligne si la taille de l’étiquette est trop petite. Son affichage n’est pas obligatoire si plusieurs critères sont remplis : TPE de moins de 10 salariés dégageant un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros, vente en circuit court (un intermédiaire au maximum) dans un rayon de 100 à 150 km autour du lieu de production (vente en ligne autorisée si elle ne représente pas 100% du chiffre d'affaires). Si le producteur passe par une centrale d’achat, il est donc obligé de les afficher.
Trois méthodes sont autorisées pour obtenir ces valeurs : soit passer par un laboratoire mais c’est onéreux (de 100 à 150 € par référence), soit utiliser un référentiel reconnu mais les valeurs ne sont pas représentatives du produit, car il s’agit de valeurs standardisées, ou enfin passer par une entreprise telle Alma Food qui fera le calcul de façon plus précise et à moindre coût.
Se démarquer en mentionnant l'origine
Depuis le 10 mars 2021, l’indication de l’origine du lait dans les produits laitiers et de la viande dans les produits transformés n’est plus obligatoire. Elle reste cependant très demandée par les consommateurs. « Pour un producteur fermier, c’est une valeur ajoutée qui permet de se démarquer », estime Laura Le Fur.
(1) Start-up bretonne accompagnant les agriculteurs et artisans en circuits courts dans l’étiquetage et la commercialisation de leurs produits.