Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, ont signé le 28 février 2023 au Salon de l’agriculture le lancement des travaux des feuilles de route de décarbonation de la filière des céréales et bovine (lait et viande), pour faire face au changement climatique.

Les deux ministres ont insisté sur le fait que l’agriculture constitue une des solutions au changement climatique grâce notamment à sa capacité de stockage du carbone.

Ces travaux, qui doivent être finalisés d’ici à la fin de 2023, « seront menés sous la tutelle du Commissariat général au développement durable avec l’appui de la Direction générale de la performance économique », détaille le Cniel (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière), un des signataires avec Interbev (l’interprofession du bétail et des viandes), dans un communiqué de presse paru le même jour.

Il rappelle que la filière laitière a déjà réduit de 24 % ses émissions de C02 avec une production constante entre 1990 et 2010. Thierry Roquefeuil, président du Cniel, assure vouloir « rentrer dans une nouvelle phase […] pour trouver de nouveaux leviers de nouvelles solutions pour co-contruire ensemble la filière laitière de demain. »

Horizons de 2030 et 2050

Ces feuilles de route ont « pour objectif de fixer la stratégie de décarbonation aux horizons de 2030 et 2050 et d’être une des solutions de stockage du carbone et de réduction de gaz à effet de serre pour la France », indique Intercéréales, l’interprofession signataire, le 28 février.

En céréales, elle « sera co-construite entre les représentants de la filière et les pouvoirs publics pour définir des objectifs exigeants et réalistes », poursuit l’interprofession qui appelle au maintien a minima « des capacités de production de la filière afin de répondre aux enjeux immédiats et à venir de souveraineté alimentaire et de demande en biomasse pour la bioéconomie ».

Une première étape sera faite en 2030 avec l’état des connaissances techniques, technologiques et agronomiques actuelles et une seconde pour 2050 intégrant les innovations de ruptures nécessaires à l’atteinte des objectifs.

« L’enjeu de la décarbonation est immense, assure Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales. La filière céréalière assure depuis des décennies à la France sa pleine souveraineté alimentaire. Elle doit désormais, sans dégrader la production, s’adapter à l’absolue nécessité de réduire son empreinte environnementale et répondre au défi de la lutte contre le changement climatique ».

Évaluer les progrès réalisés

Pour évaluer les progrès réalisés, un « enjeu majeur pour les acteurs de la filière et les pouvoirs publics », une première base de travail a été réalisée grâce à l’inventaire Floréal. « Ce dernier fournit un premier calcul des émissions de la filière très utile qui doit désormais être complété pour définir les trajectoires de progrès de décarbonation du secteur », précise Intercéréales.

Dans le cadre de cette feuille de route, un travail sera mené pour « amplifier la fonction de puits de carbone des exploitations de grandes cultures ». De la même manière, seront étudiées les trajectoires de substitution par la filière céréalière des produits issus du pétrole et du gaz via notamment les bioénergies, des biomatériaux et des biomolécules, en complémentarité avec la souveraineté alimentaire humaine et animale.

Ce travail qui sera coordonné par Intercéréales avec l’appui d’Arvalis impliquera tous les acteurs de la filière : fournisseurs d’intrants, production agricole, transformation des produits céréaliers, logistique.