L’usine d’Haubourdin appartenant au groupe Cargill emploie environ 300 personnes et transforme du maïs, en provenance essentiellement du sud de la France et du sud de l’Europe. La direction veut y abandonner l’activité d’extraction d’amidon, qu’elle dit déficitaire, et se « repositionner » sur la deuxième activité du site, celle de la transformation de l’amidon en ingrédient industriel de spécialité pour la pharmacie et l’alimentation infantile.

Des licenciements à venir

Dans sa décision datée du lundi 17 août 2020, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) estime « suffisantes » les mesures d’aide au reclassement interne et externe et que les « mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés consécutivement au plan de réorganisation » sont prévues.

 

Selon la Direccte, le projet de licenciement collectif porte sur 170 suppressions de poste et 16 modifications de contrat de travail « susceptibles de conduire au licenciement pour motif économique de 186 salariés ». Selon les chiffres de la direction, il y aura « 129 personnes licenciées au maximum », grâce à la « création de 30 postes et un investissement de 30 millions d’euros dans les deux ans ».

 

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Recours en vue

Les chiffres dans la décision de la Direccte sont dus à « un problème technique, informatique, côté Direccte, des champs » dans un logiciel que la direction de Cargill « n’a pas pu modifier », affirme à l’AFP la direction de l’entreprise. Une « imprécision vertigineuse et des lacunes » que l’avocat des salariés compte utiliser pour faire annuler l’homologation et suspendre le PSE, en saisissant le tribunal administratif et le tribunal judiciaire de Lille.

 

« L’objectif, c’est de stopper cette restructuration, de faire barrage à ce projet qui n’a pas de justification valable. C’est un démantèlement d’usine pour accroître la profitabilité d’un groupe déjà extrêmement prospère », a réagi l’avocat des salariés. L’usine d’Haubourdin, qui fournit notamment des produits de dialyse, a continué à tourner pendant le confinement, mais ni la demande des clients ni la production n’ont augmenté, selon la direction.