« Il y a une réalité des moissons qui s’éternisent, des interrogations sur les qualités et une activité à l’exportation qui était programmée et qui aujourd’hui, finalement, est plus que freinée par les moissons », a résumé Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel, lors d’un entretien à l’AFP.

 

Cette flambée des cours s’est notamment accélérée après la publication le 12 août 2021 du dernier rapport mensuel (Wasde) du ministère américain de l’Agriculture, qui a considérablement révisé à la baisse ses prévisions de production pour de grands pays exportateurs comme la Russie ou le Canada.

 

Cette nouvelle donne, en raison de problèmes de sécheresse, se combine sur Euronext à une évolution de la parité euro/dollar qui dope la compétitivité des marchandises européennes à l’exportation. Elle s’ajoute en outre à des moissons interminables, à cause des intempéries rencontrées en France, qui ont considérablement ralenti les moissons et donc les possibilités de chargement.

 

Concernant l’aspect monétaire, « à l’inverse, ça pénalise le marché américain. Or on aime bien quand même être un peu à l’unisson. Donc quand le marché américain est un peu fébrile, malgré des éléments fondamentaux plutôt en notre faveur, on suit souvent les mêmes mouvements », a prévenu M. Le Molgat.

 

En attendant, l’échéance de septembre sur le marché à terme flambait à la mi-journée, progressant vers 16h00 de 8,75 euros, à 269,75 euros. L’échéance de décembre grimpait pour sa part de 2 euros, à 245,75 euros.

 

À la clôture, la tonne de blé tendre sur Euronext a atteint en 2007 le prix record de 280,25 euros, selon M. Le Molgat. En cours de séance, elle a déjà dépassé le seuil des 300 euros.

 

L’écart de prix de près de 10 % entre l’échéance rapprochée et la suivante s’explique par un « stress logistique […] qui est quand même compliqué », selon M. Le Molgat.

 

La tonne de maïs, quant à elle, progressait de 1,50 euro sur l’échéance de novembre, à 217,25 euros, et de 1,50 euro également sur l’échéance de janvier, à 219 euros.