« Il s’agit, d’une part, de prises de bénéfices après les récents plus hauts niveaux atteints lors des dernières séances, des éléments techniques assez logiques », a commenté Paul Désert-Cazenave, responsable de l’analyse de marché chez Logaviv.

 

Cette tendance baissière s’explique également par l’annulation de l’appel d’offres de l’Égypte, pour cause de cours trop élevés. « Cela signifie que la demande à l’exportation n’est pas assez forte pour s’affranchir des niveaux de prix actuels », a estimé M. Désert-Cazenave. « Le marché va peut-être rentrer dans une phase d’attente, en attendant que les prix reprennent une certaine forme de cohérence et que la demande reparte après sur des niveaux un peu assainis », a-t-il ajouté.

 

Autre élément de pression sur les cours, une amélioration des conditions météorologiques aux États-Unis, attendue pour les prochains jours, qui pourrait permettre une accélération des opérations de semis pour le maïs et le soja. Compte tenu des niveaux de prix atteints aux États-Unis, « les surfaces allouées au maïs et au soja pourraient être bien plus importantes pour la prochaine campagne que ce qui a été dévoilé au mois de mars par le ministère de l’Agriculture américain », a estimé Paul Désert-Cazenave.

 

En France, la proportion de cultures bonnes à excellentes a subi une « légère baisse » ces dernières semaines en raison de la vague de gel, « mais elles sont sur des niveaux très satisfaisants, autant en blé qu’en orge pour l’instant », selon l’analyste, qui n’y voit pas à ce stade un sujet d’inquiétude.

 

Une analyse que semble partager la Commission européenne, dans un point de situation publié par le cabinet Inter-Courtage. Si elle note de « graves impacts » en viticulture et arboriculture, Bruxelles estime que « les impacts négatifs » sur les cultures céréalières « devraient avoir été très limités ». « Les dommages causés par le gel au blé tendre et à l’orge d’hiver devraient être minimes », estime ainsi la Commission.

 

Peu avant 16h00 sur Euronext, la tonne de blé tendre reculait de 4 euros sur l’échéance de septembre, à 223,50 euros, et de 3,75 euros sur l’échéance de décembre, à 222,25 euros.

 

La tonne de maïs, quant à elle, diminuait de 2 € sur l’échéance de juin, à 234,25 euros, et de 2,50 euros sur l’échéance d’août, à 227,50 euros.