La Climate Agriculture Alliance et GreenFlex (1) ont dévoilé le 1er avril 2025 le tout premier baromètre européen de l’agriculture bas carbone (2). En effet, « bien que prometteur, ce marché doit surmonter des défis comme le risque de double comptage et la stabilité financière, tout en assurant une rétribution équitable aux agriculteurs. »
Plus de 28 000 agriculteurs engagés
Ce baromètre met ainsi en lumière :
- Le nombre d’agriculteurs et les surfaces impliquées dans les crédits carbone avec 28 474 fermiers engagés pour 8,3 millions d’hectares dans 20 pays européens ;
- La diversité des outils de mesure reporting et vérification des mesures de réduction et stockage de carbone avec souvent la combinaison de deux d’entre eux (analyse de sol et démarche déclarative, parfois suivi satellitaire) ;
- Le fait que 75 % des projets intègrent des cobénéfices : régénération de la biodiversité, lutte contre l’érosion, gestion de l’eau améliorée, gestion des infrastructures écologiques.
Des cobénéfices recherchés
« Ces cobénéfices augmentent la valeur des crédits carbone et attirent des acheteurs désireux de soutenir des projets à impact social et/ou environnemental élargi, informe le communiqué. Tous les membres de l’alliance interrogés ont souligné l’importance, voire la nécessité, de ces cobénéfices pour rendre les crédits carbone plus attractifs et différenciants. »
« Pour pleinement exploiter ces avantages, il est crucial de renforcer par la recherche appliquée et d’harmoniser les méthodologies de mesure/évaluation des cobénéfices, garantissant ainsi leur fiabilité scientifique », estiment Climate Agriculture Alliance et GreenFlex.
« Toujours pour garantir le sérieux et répondre à la question du double comptage, les réponses apportées dans le cadre du baromètre montrent que l’outil FarmVault développé par la Climate Agriculture Alliance constitue d’ores et déjà une réponse selon l’alliance (avec 3 500 fermes inscrites) », précisent-ils.
Le marché du carbone veut renforcer sa crédibilité (26/02/2025)
Le prix, un frein identifié
Le rapport révèle enfin que le prix d’achat des crédits carbone volontaires est un frein identifié.
Élise Bourmeau, directrice conseil chez GreenFlex, précise : « Les crédits carbone en agriculture sont coûteux pour les acheteurs mais pas suffisamment rémunérateurs pour les agriculteurs. L’encadrement réglementaire/normatif (certification) attendu et la valorisation économique des cobénéfices sont des pistes évoquées par les répondants à l’enquête pour combler cet écart et faire mieux se rencontrer l’offre et la demande. »
(1) GreenFlex aide les entreprises et les collectivités locales à relever les défis du développement durable, de la décarbonation et de l’efficacité énergétique. L’association Alliance Agricole Climat vise à aider l’agriculture à adopter des pratiques bénéfiques pour le climat et notamment à promouvoir l’adoption de l’agroécologie, en associant des mécanismes de finance carbone.
(2) Données quantitatives recueillies auprès des membres de l’Alliance par le biais d’une enquête.