« En 2019, les charges devraient augmenter à nouveau, de l’ordre de 40 €/ha », explique François Laurent, directeur de la recherche et du développement d’Arvalis. Il présente les résultats des estimations réalisés par l’institut technique, sur la base d’un échantillonnage d’exploitations céréalières sur 16 départements.

 

Les charges devraient s’établir à 1 532 €/ha, dans une tendance haussière qui s’installe ces deux dernières années. Cela s’explique principalement par la hausse des dépenses liées à la fertilisation (+22 €/ha), du carburant (+10 €/ha), et des frais MSA (+10 €/ha). Toujours selon Arvalis, la baisse des amortissements constatée depuis 4 ans devrait également s’interrompre.

« Marges tendues compte tenu des prix »

Le prix d’intérêt (coût de production auquel sont soustraites les aides Pac) est cette année de 155 €/t : il faut vendre son blé à des prix supérieurs à ce seuil pour couvrir les charges. « Les marges vont être tendues compte tenu des prix du marché auquel on assiste actuellement », estime François Laurent.

 

Les prix du marché, sur la base de 150 €/t, devraient couvrir les flux de trésorerie. « Mais ils ne couvriront pas le prix d’intérêt complet », explique-t-il. Il fait par ailleurs savoir que cette hypothèse de prix peut paraître plutôt optimiste. « La situation est meilleure que certaines années, notamment 2016, mais reste sur le fil du rasoir », estime-t-il.

 

« On assiste depuis 2013 à des marges nettes complètes proches de zéro, voire inférieures. 2019 n’échappe pas à la règle, malgré le bon niveau de rendement », toujours en se basant sur une hypothèse de 150 €/t.