Vers 16h40, la tonne de maïs gagnait 25,75 euros, à 315,00 euros, sur l’échéance de mars et 16,75 euros, à 285,00 euros, sur celle de juin sur Euronext. Le blé grimpait de 23,75 euros, à 313,75 euros la tonne, sur l’échéance de mars et de 19,75 euros sur celle de mai, à 309,50 euros.

 

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Pas de navigation en mer d’Azov

Sur une carte montrant la navigation des vraquiers publiée par le cabinet Inter-Courtage, on pouvait constater lundi matin que « la mer d’Azov est toujours interdite à la navigation et que les ports ukrainiens sont de facto bloqués ». Les opérateurs observaient la poursuite de chargements dans les ports russes de la mer Noire, ainsi qu’en Roumanie et en Bulgarie.

 

Les marchés sont encore dans l’inconnu quant au commerce des grains russes, d’éventuelles difficultés logistiques et surtout quant aux « conséquences des sanctions européennes qui pourraient bloquer les transactions », a déclaré Sébastien Poncelet, analyste au cabinet Agritel (Argus Media France).

 

Si pour le blé, il semble possible, au moins à court terme, de compenser avec d’autres origines, notamment française, le problème pour le maïs est celui de la disponibilité du grain jaune.

« 10 à 12 millions de tonnes de maïs à exporter »

Pour le courtier Damien Vercambre (Inter-Courtage), « on entre dans un processus long, avec l’Ukraine hors jeu pour un temps indéterminé ». Il estime à « dix-douze millions de tonnes » le volume de maïs ukrainien restant à exporter cette saison, dont une large part destinée à l’Europe. La moitié du maïs importé en Europe provient traditionnellement de l’Ukraine.

 

« Après la Chine, les premiers acheteurs de maïs ukrainien sont les Pays-Bas et l’Espagne, qui pourraient se tourner vers le maïs français », estime Sébastien Poncelet, tout en relevant que les réserves françaises « ne sont pas extensibles ».

 

Pour les analystes, la volatilité restera de mise sur les marchés dans un contexte inédit, au diapason des évolutions de la crise russo-ukrainienne sur le terrain. « Il faut prendre avec la plus grande précaution les cotations affichées dans ce contexte, les cours évoluant de plusieurs pour cent en l’espace de quelques minutes », souligne Agritel dans une note.