Dans le cadre de leur rapport sur la compétitivité de la Ferme France, les trois sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains), Pierre Louault (Union centriste) et Serge Mérillou (Socialiste, Écologiste et Républicain), accompagnés de la présidente des affaires économiques du Sénat Sophie Primas (LR), se sont rendus au port de Limay, dans les Yvelines, pour analyser la situation de la filière du blé française.
Ils y rencontraient les administrateurs de la coopérative Sevépi, ainsi que le vice-président de la chambre d'agriculture de la Région Île-de-France.
Un coût de l'énergie qui flambe
La hausse générale des prix de l'énergie est l'une des premières problématiques évoquées par les professionnels. Alors que le coût énergétique du stockage du grain avoisinait jusqu'alors 1 €/t, la coopérative calcule aujourd'hui cette charge à 6 €/t.
Pour la coopérative qui stocke près de 500 000 tonnes dans son silo, la facture s'élève donc à près de 3 millions d'euros pour le simple stockage du blé. Une problématique d'autant plus forte en production biologique, où le grain doit être davantage ventilé lors de la mise en stockage.
La profession souligne également le coût des investissements pour la construction de silos de stockage avec les outils de séchage du grain adaptés. La coopérative Sevépi estime par exemple le coût de son dernier silo inauguré à Houdan (Yvelines) en 2019, à 450 €/t. Un coût qui aurait été de près de 1 000 €/t si le silo n'avait stocké que du grain bio.
La problématique du transport
Si la proximité avec la Seine et les ports de Gennevilliers et de Rouen permet à la coopérative de répartir le transport du grain entre les voies fluviales et routières, il lui permet également de moduler ses coûts de transport. Le coût du transport fluvial est estimé à 5 à 6 €/t contre 9 à 10 €/t par voie routière. La voie ferroviaire reste la plus complexe et la plus chère à mettre en œuvre.
En outre, les professionnels soulignent la problématique générale de manque de chauffeurs et de bateliers pour assurer le transport.
Quatre autres productions françaises ont été investiguées par les sénateurs : le poulet, la tomate, le lait et la pomme. Leur rapport sur la compétitivité de la Ferme France, ainsi que leurs préconisations doivent être adoptés d'ici à la fin de semaine prochaine au Sénat.