« On peut prévoir un ralentissement du commerce mondial du malt d’orge de 5 % pour 2019-2020 », indique Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre chez FranceAgriMer, le 14 mai 2020. « Cela s’explique, bien sûr, par l’arrêt du jour au lendemain de l’industrie hôtelière, l’annulation des grands événements sportifs et festifs dans le monde », précise-t-il. Il note également, de manière plus inattendue, une pénurie de bouteilles. Du fait de ces pertes de débouchés, une part croissante des orges brassicoles se retrouvent dans l’alimentation animale.

 

« À cela, il faut ajouter un impact sur la filière du houblon, qui se trouve fortement affectée voire à l’arrêt du fait de cette chute des débouchés brassicoles. » L’effondrement du tourisme en France, première destination touristique mondiale avec 85 millions de visiteurs, a par ailleurs un impact plus large : « Les professionnels du secteur évaluent à 2 % la baisse des consommations alimentaires globales sur le territoire. »

Moins de bière, mais plus de pâtes

À l’inverse, le secteur des pâtes est très dynamique sur cette campagne, avec un commerce en hausse de 5 %. L’Afrique et l’Asie sont les moteurs de la demande et les États-Unis demeurent le premier importateur mondial (650 000 t en 2019-2020). « La Turquie devient un exportateur extrêmement important de pâtes, avec une progression de 6 %, à 1,8 Mt en 2019-2020 », note Marc Zribi, grâce à un régime douanier favorable. Les expéditions européennes sont également dynamiques (+8 %, à 1,35 Mt) vers l’Afrique, les États-Unis, le Japon, l’Arabie Saoudite.