« Nous faisons d’une pierre deux coups en nous servant du bois de l’exploitation pour faire une litière appréciée par nos bovins », explique Pierrick Eclache, éleveur de 55 vaches charolaises à Gelles (Puy-de-Dôme). Hors renouvellement, les veaux issus de vêlages d’automne sont vendus en broutards. Une douzaine de jeunes vaches est également commercialisée en vente directe de viande à des particuliers.

La SAU compte 87 ha dont 5,5 ha de maïs ensilage, 4 ha de triticale, 5 ha de prairies temporaires et 72,5 ha prairies permanentes. « Nous bénéficions d’un bocage fourni dont nous perdions le bois avant d’adhérer à l’initiative lancée par notre chambre d’agriculture, remarque Pierrick. Le bois est devenu une « culture » valorisée sur l’exploitation. J’utilise cette litière en complément de la paille dans la stabulation libre abritant les mères et leurs veaux, dans un nouveau bâtiment de 600 m² consacré aux génisses et à une vingtaine de vaches ainsi que dans un bâtiment ancien abritant le renouvellement. »

Alternance avec la paille

Les haies sont taillées en septembre. Le broyage du bois est immédiat. Les plaquettes de 4 ou 5 cm sont stockées au sec. « L’idéal est d’avoir un an d’avance sur le stock », précise l’éleveur, qui en produit annuellement 150 mètres cubes apparents. « J’alterne la paille et les plaquettes de bois en paillant deux fois par semaine. » Une hauteur de 5 cm de plaquettes est suffisante à chaque paillage.

« Depuis cinq ans, cette nouvelle pratique m’a permis de réduire mes besoins en paille de moitié. C’est d’autant plus appréciable que je n’étais pas autosuffisant », souligne Pierrick. Le prix de la paille, de moins en moins disponible, dépasse 85 €/t. Celui des plaquettes de bois (coupe + broyage) est inférieur à 20 €/m³.

Pierrick Eclache utilise sa pailleuse, équipée d’un simple tapis pour disperser les plaquettes. Comparativement à la paille, il en apprécie le caractère moins absorbant de l’humidité. « Le bois reste plus sec. Les vaches sont plus propres et leurs pieds mieux portants, constate l’éleveur. Je fais une litière de bois avant le week-end dans le bâtiment ancien, elle tient deux jours alors que je dois distribuer de la paille tous les jours de la semaine. C’est un petit allègement de travail que j’apprécie. »

(1) Un mètre cube apparent pèse entre 250 et 300 kg.