« Le travail d’astreinte autour de nos limousines s’est considérablement amélioré depuis que nous avons réorganisé la circulation autour des bâtiments, se réjouissent Isabelle et Simon Bournonville, à la tête de 100 mères à Parfondru, dans l’Aisne. Nous avons aussi réaménagé de fond en comble notre stabulation, ce qui nous a permis de gagner 500 heures de travail par an. »
Une multitude de petites étables en plus de la stabulation
La situation initiale était très dégradée car les animaux logeaient dans une multitude de petites étables en plus de la stabulation (deux bipentes de 18 mètres de largeur accolés). « Nous devions pailler manuellement et le curage avec un petit tracteur sans cabine prenait un temps considérable, se souvient Simon. Chaque semaine, je consacrais une partie de mon jeudi à cette tâche. » L’embauche de salariés devenait par ailleurs de plus en plus difficile.
C’est dans ce contexte qu’Isabelle et Simon rencontrent Nicolas Lion, le conseiller en bâtiments de la chambre d’agriculture. « J’ai d’abord inventorié l’ensemble des bâtiments disponibles et les besoins des exploitants, explique-t-il. Il n’y a jamais de solution clé en main.
« Il convient avant tout de s’adapter aux exigences de ceux qui travaillent, décrit Nicolas Lion. L’une d’elles, en l’occurrence, consistait à ne plus faire transiter les tracteurs et les animaux par la cour de la ferme. » Cela salissait les abords de la maison d’habitation. C’était aussi préjudiciable pour recevoir du public alors qu’une activité de vente directe était mise en place.
Pas de nouveaux bâtiments
La décision fut donc prise d’aménager un chemin d’accès pour contourner l’entrée de la ferme en empiétant sur la pâture. Désormais, les vieilles étables de la cour sont affectées à d’autres activités (colis, vente directe…). Isabelle et Simon avaient imaginé de construire éventuellement un nouveau bâtiment pour loger les vaches et organiser une circulation plus fluide autour des animaux, mais Nicolas Lion a proposé une solution pour transformer la stabulation existante.
« Les deux bipentes accolés mesuraient 18 mètres de largeur chacun, des multiples de 6 donc pouvant être considérés chacun comme une travée », observe-t-il. Il ne restait plus qu’à installer un couloir d’alimentation central et parallèle aux pignons. « Nous avons ajouté trois travées aux bipentes (deux d’un côté et une de l’autre) pour allonger les aires paillées », explique l’expert.

L’aménagement intérieur initial (bardage, circuit d’eau et électricité) a été totalement démonté. Les bétons (mur et couloirs) ont été arrachés pour mettre en place la nouvelle configuration. Chaque barrière de cornadis de 6 mètres de largeur peut accueillir 9 vaches. « Derrière, la surface par couple mère-veau (supérieure à 13 m²) est conforme aux recommandations », précise Nicolas Lion. Chaque lot accueille de 9 à 27 vaches et leur suite en fonction des besoins.
Les cases à veaux sont placées dans le fond de l’aire paillée, à l’opposé des cornadis pour y accéder facilement. Des auges en béton devant les cornadis évitent de repousser le fourrage. « Elles coûtent un tiers plus cher que celles en métal, mais elles sont plus solides », déclare Simon.
Rénovation des circuits d’eau et d’électricité
Le circuit d’électricité comprend désormais des spots Led puissants (150 W). « J’en ai placé au niveau des cases à veaux, précise Simon. C’est là que j’isole les vaches pour vêler. Cela me permet d’être bien éclairé quand il faut intervenir pendant la nuit, mais j’ai rarement besoin de les assister. »
Pour l’abreuvement, les associés ont choisi un circulateur qui alimente plusieurs lignes sur lesquelles sont placés les abreuvoirs. « Les anciens réservoirs à boule ne nous convenaient pas car ils se salissaient trop rapidement et se vidangeaient difficilement », expliquent-ils.
La disposition actuelle satisfait les associés. La consommation de paille a diminué. Le seul inconvénient de la configuration, ce sont les gouttes de pluie qui tombent sur l’aire paillée, car les faîtières sont à l’aplomb de l’aire de vie des animaux. L’agrandissement éventuel est possible dans la pâture sans modifier la cohérence actuelle. « Mais ce n’est pas prévu pour le moment », souligne Simon.