« Les aléas climatiques deviennent la norme », souligne Stéphane Cools, président de Groupama Centre-Atlantique, en conférence de presse ce mercredi 12 février 2025. Après deux années de sécheresse, l’année 2024 s’est révélée particulièrement pluvieuse. Groupama déplore trois principaux aléas : l’excès d’eau, la grêle et le gel, qui représentent à eux seuls 211 millions d’euros (M€) de charges de sinistres.
Au global, l’assureur enregistre un rapport sinistre sur prime (S/P) de 80 % en multirisque climatique. Hors indemnisation de solidarité nationale (ISN), cela représente une charge totale de 255 millions d’euros (M€) dont 79 % est portée par les grandes cultures.
Les grandes cultures touchées
L’excès d’eau est responsable de la moitié des pertes de récoltes de la campagne de 2024. L’aléa représente à lui seul 137 M€ de charges de sinistre, soit dix fois plus qu’en 2023. 94 % de la charge de sinistre est porté par les grandes cultures, suivi par la viticulture (6%) puis l’arboriculture (moins de 1%).
L’excès d’eau a conduit au ressemis d’une quarantaine d’espèces pour près de 105 000 ha, soit 9,2 millions d’euros de frais pour l’assureur. C'est près de trois fois plus que la précédente campagne.
Plus de 110 000 hectares ressemés en 2024 (08/01/25)
« Sur la campagne, l’ISN est intervenu à hauteur de 25 M€, dont 57 % uniquement pour les grandes cultures », indique Pascal Viné, directeur des relations institutionnelles chez Groupama. Pour rappel, ce fonds est sollicité pour les fortes pertes de récoltes (au-delà de 50 % en grandes cultures et viticulture et au-delà de 30 % en prairies et arboriculture).
Bilan de la réforme
Après deux années de réforme de l'assurance récolte, Groupama dresse le bilan et affiche une croissance de surfaces assurées de +31 % depuis janvier 2023.
Sur la seule année 2023, l’assureur affichait 37 % de croissance en termes de contrats et de surfaces assurées. L’année 2024 est, quant à elle, en retrait de 4 % sur les contrats et les surfaces assurées. Selon les assureurs, cette diminution s’explique à la fois par la diminution du nombre d’exploitations, mais aussi par une année 2023 plus clémente.
Des travaux sur l’assurance des prairies
Les éleveurs ont notamment pu réaliser de bons stocks fourragers sur la campagne de 2023. Pour les prairies, Groupama comptabilise 7 000 éleveurs assurés en multirisque climatique. Un chiffre stable depuis le début de la réforme.
Groupama indique également être associé au travail sur les recours proposés par les sénateurs dans le cadre de l’assurance prairie. L’assureur voit également d’un bon œil, l’augmentation du nombre de fermes de référence de l’Observatoire national de pousse de l’herbe. « L’indice a un très haut niveau de fiabilité, mais effectivement il y a un enjeu d’amélioration, explique Pascal Viné. Plus on aura de fermes de référence qui permettront d’analyser la corrélation de l’indice avec ce qu’il se passe sur le terrain, mieux ce sera. » Toutefois, Groupama précise bien que seul l’indice fait foi dans les contrats.