« Si le ministre de l’Agriculture choisit de rester aveugle face aux défaillances criantes de l’outil satellitaire pour évaluer les pertes de prairies […], alors les éleveurs ne s’assureront pas », menacent les représentants des éleveurs de ruminants (1) dans un communiqué du 9 février 2023.

Un projet de décret insatisfaisant

Ce communiqué fait suite à la présentation du projet de décret rédigé par le ministère de l’Agriculture après la réunion d’un groupe de travail « flash » en janvier dernier. Ce groupe avait la mission de définir les modalités de réévaluations proposées par la loi et « renforcer dans la durée la confiance des acteurs dans l’approche indicielle ».

« Selon la dernière version du projet de décret en circulation, le ministre pourrait faire le choix de priver les éleveurs de tout recours efficace basé sur des pertes constatées sur le terrain », écrivent les éleveurs. « Pour l’instant, le projet de texte est trop flou et la mécanique de recours peu précise, explique la Fédération nationale bovine (FNB), contactée par La France Agricole. On ne sait pas qui fera l’arbitrage en cas de recours. On craint que ce ne soit l’assureur ou l’État. »

Appui de fermes de références

« L’année 2022 a montré que les satellites ont des appréciations faussées », explique la FNB, qui préfère s’appuyer sur un réseau de fermes de référence, piloté par l’Idele, pour mesurer les pertes de fourrage. « Ceci est évoqué dans le projet de décret, mais de façon insuffisamment claire, souligne la FNB. On plaide pour quelque chose de cadré qui puisse faire foi ». Le projet de décret doit être mis en consultation cette semaine.

(1) Fédération nationale bovine, Fédération nationale des producteurs de lait, Fédération nationale ovine et Fédération nationale des éleveurs de chèvres.