Les deux ouvriers, dont l’un travaille toujours au sein de la société qui possède l’élevage, avaient été filmés en 2021 dans des vidéos dévoilées par l’association L214. L’un était en train de porter une série de coups secs sur le dos d’une truie à l’aide d’un instrument en plastique, l’autre, de claquer la tête de deux porcelets au sol pour les mettre à mort.

Une action de L214

Les deux hommes avaient également été filmés pratiquant des interventions souvent observées en élevage : section de la queue, épointage des dents. « Ce qui leur est reproché, c’est la pure maltraitance », s’est ému le procureur lors de ses réquisitions.

« Tous les élevages coupent les queues des cochons » pour éviter qu’ils ne « viennent se mordre la queue », a assuré le responsable de l’élevage, fils de l’un des gérants.

« Dans l’énervement, oui, j’ai tapé la bête, mais sans la volonté de lui faire du mal », s’est défendu le premier ouvrier, qui dit avoir été licencié après avoir fait l’objet d’un avertissement.

Le deuxième ouvrier, qui explique avoir « tendance à être trop speed », assure qu’il « ne s’est pas rendu compte qu'(il) posait (les porcelets) un peu trop fort ».

Le modèle d’élevage remis en cause par l’association antispéciste

Hélène Thouy, avocate de L214, a regretté « des poursuites exclusivement contre les salariés alors que les infractions massives proviennent de la société en elle-même, de ses gérants qui ont fait le choix d’un modèle d’élevage qui en lui-même est générateur de souffrances extrêmes pour les animaux ».

La société qui possède l’élevage, ses deux gérants et un responsable de l’élevage ont comparu pour « mauvais traitements envers un animal sous sa garde par l’exploitant d’un établissement détenant des animaux », en citation directe par L214. À ce titre, le parquet n’a pas requis contre eux.

La société qui detient l’élevage, ne fournit plus Herta depuis 2021, a indiqué le groupe agroalimentaire à l’AFP.

L214 a également porté plainte contre Herta à Bobigny pour « tromperie du consommateur », sur la base de ce dossier et de celui d’un autre élevage, situé dans l’Allier, dont les propriétaires ont été acquittés en appel en avril 2023.

Le tribunal a fixé le délibéré au 12 novembre 2024.