Dans un prospectus, l’association environnementale Greenpeace France en appelle aux dons pour renforcer ses actions contre « les lobbys de l’agro-industrie ». Elle alerte en particulier « sur le phénomène destructeur que nous devons à tout prix enrayer : l’expansion et la multiplication des fermes usines en France », dans une lettre datée du 2 mai 2023 qui accompagne le dépliant.

Sa définition qui écarte tout critère humain, reste volontairement floue et percutante : « la ferme-usine se définit par un nombre excessif d’animaux, élevés dans une exploitation qui ne dispose d’une surface suffisante ni pour produire leur nourriture, ni pour épandre sans risque le lisier produit, contaminé aux antibiotiques, ni pour leur bien-être ».
Moratoire, enquête et carte
Greenpeace France qui plaide en faveur d’un élevage local, écologique et indépendant, vise par ce plaidoyer à obtenir un moratoire pour notamment « geler la construction de nouvelles fermes usines ». Elle entend ainsi peser sur les débats en cours autour de la future loi d’orientation agricole.
L’association annonce également mener en parallèle ses propres investigations, afin de « déstabiliser les industriels » notamment par la voie de la délation, « en cartographiant les mégafermes ». Greenpeace estime à 3 010 le nombre de fermes usines en France. En novembre 2018, l’association avait épinglé sur une carte 4 400 exploitations agricoles et leurs agriculteurs, avant de se rétracter à la suite d’une erreur constatée dans ses données.