Formation pour des jeunes en études de 16 à 29 ans, voire plus dans certains cas (sportifs de haut niveau, en situation de handicap, ou avec un projet de création d’entreprise), l'apprentissage se caractérise par un enseignement délivré en partie en entreprise et en partie dans un centre de formation.

Le maître d’apprentissage accompagne l’apprenti dans sa découverte du métier en complément des cours délivrés en centre de formation. Son rôle est de l'informer des règles et usages sur l’exploitation, de planifier ses tâches et de l’évaluer. « Les tâches doivent correspondre à la formation, rappelle Danielle Cuchet, chargée de mission de développement d’une plateforme de l’emploi agricole et rurale de l’Isère. L’idée, c’est de suivre pas à pas l’évolution du jeune ».

Comment trouver un apprenti ?

Les employeurs peuvent se rapprocher des centres de formation par apprentissage et consulter les annonces sur internet pour trouver des candidats. Un stage d’observation peut être réalisé en amont pour vérifier la compatibilité des attentes. Une période d’essai court sur les 45 premiers jours d’activité à la ferme durant laquelle le contrat peut être rompu unilatéralement.

Pour être maître d’apprentissage, il faut être titulaire du même diplôme que celui préparé par le jeune et justifier d’une expérience d’au moins un an, ou travailler depuis au moins deux ans dans le domaine visé par l’apprenti.

« Le contrat d’apprentissage est tripartite : il est signé entre un employeur et un jeune et visé par un centre de formation », explique Danielle Cuchet.

Les contrats d’apprentissage sont gérés par l’opérateur de compétences Ocapiat. L’employeur peut directement télésaisir le contrat sur le site Ocapiat ou envoyer les informations nécessaires au centre de formation qui se chargera du contrat. Ocapiat propose aussi un guide numérique complet sur le sujet.

L’employeur bénéficie d’une aide gouvernementale de 6 000 € la première année. D’autres aides peuvent s’ajouter lorsque l’apprenti est en situation de handicap.

Quelles obligations ?

En amont, l’exploitant doit réaliser une déclaration préalable à l’embauche auprès de la MSA dans les 8 jours précédant le début de l’activité. L’accueil de mineur nécessite de faire une déclaration de dérogation aux machines dangereuses sur le site de la DDETS. Il doit aussi enregistrer l’apprenti sur le registre unique du personnel.

Une visite d’information et de prévention auprès de la médecine du travail doit être réalisée avant l’embauche, si l’apprenti est mineur. Sinon, elle doit avoir lieu dans les deux mois suivant la date d’embauche. Pour prévenir tout accident, l’agriculteur a l’obligation de mettre à jour chaque année un document unique d’évaluation des risques et de fournir des équipements de sécurité adéquats.

Droit du travail strict pour les mineurs

Les horaires de l’apprenti doivent être notées et ne pas excéder 35 heures. Celles supplémentaires (au maximum 5 heures par semaine) sont déclarées à l’inspection du travail. Le travail de nuit, entre 22 h et 6 h, est interdit pour les mineurs, comme la manipulation de produits phytosanitaires et la conduite d’engins soumise à restrictions. Dans un milieu où il est commun de faire plus, Danielle Cuchet recommande d’adapter le temps de travail : « prévoir l’apprenti sur une traite par jour » pour les élevages laitiers par exemple. Même chose pour les cinq semaines de congés payés : « Il est important de les répartir tout au long de l’année, notamment sur des périodes de moindre activité. »