C’est un débarquement américain dont beaucoup se seraient bien passés, celui des nouveaux droits de douane de Donald Trump. Sauf retournement de situation, ce 2 avril 2025 sera en effet la date du lancement officiel de l’application de droits de douane réciproques des États-Unis avec l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Si une part d’incertitude demeure compte tenu de l’historique du président de la première économie mondiale, chacun appréhende les conséquences possibles.

Parmi les filières les plus concernées, celle des produits laitiers français qui ont exporté l’année dernière pour 342 millions d’euros de produits, dont une bonne partie de fromages qui pourraient se voir imposer une hausse de 25 % supplémentaires de droits de douane. La filière des vin et spiritueux, très exposée elle aussi, redoute un niveau de taxe équivalent. Le président américain a même menacé d’une hausse de 200 %. Mais ce n’est encore qu’une estimation tant le flou règne sur les intentions américaines.

Des répliques européennes à prévoir

La menace brandie par Trump consiste en des droits de douane réciproques, à savoir, appliquer aux produits importés d’un pays, les mêmes tarifs qu’imposés aux produits américains dans ces mêmes pays. Un principe qui fait fi de toutes les négociations et accords ayant amené aux droits de douane en vigueur. Surtout, cette démarche n’est pas légale au regard des règles du commerce international. En conséquence, les pays impactés auront la possibilité de répliquer.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, l’a assuré devant les parlementaires européens le 1er avril 2025 à Bruxelles, l’Europe a de quoi se défendre. « Soyons clairs : l’Europe n’est pas à l’origine de cette confrontation. Nous pensons qu’elle est injuste. Mais mon message aujourd’hui est également que nous avons tout ce qu’il faut pour protéger nos citoyens et notre prospérité », a-t-elle garanti.

Ces possibles mesures ont été détaillées par la présidente de la Commission le 13 mars dernier, tout en laissant la place à la négociation. Pour autant, les outils mobilisables sont encore plus vastes. « L’Europe détient de nombreux atouts, du commerce à la technologie en passant par la taille de son marché. Cette force repose également sur notre capacité à prendre des contre-mesures fermes », a-t-elle appuyé. La balle est désormais dans le camp de Donald Trump qui n’a jamais été aussi près de bouleverser le commerce mondial, à moins d’un énième effet de manche.