En agriculture biologique, Benoit Delvingt a opté pour une finition à l’herbe de ses 35 gros bovins commercialisés chaque année. Leur ration est complétée par les quinze tonnes de céréales produites sur l’exploitation. Installé en 2011 à La Ferté-en-Ouche (Orne), l’éleveur a d’abord misé sur un pâturage tournant et un troupeau de limousines. Contraint par les bâtiments à sa disposition, il a depuis fait le choix de maximiser sa marge à effectif constant.
Aujourd’hui, son troupeau compte 38 vaches allaitantes et leurs suites, soit 110 bovins au total. Ils sont élevés sur 105 hectares de prairies, complétés de cinq hectares d’un mélange de triticale, avoine, pois et vesce. « Ce chargement constitue une assurance face aux aléas climatiques tels que la sécheresse ou les inondations », précise l’éleveur, qui souligne aussi que 100 % du carbone émis par son élevage est stocké. Les animaux sont conduits en quatre lots séparés : femelles suitées, réformes et génisses, puis les femelles et mâles de plus d’un an. Issus de vêlages groupés du 10 février à la fin de mars, les bœufs sont vendus à 30 mois et les génisses à un peu plus de 36 mois. Vêlant à trois ans, les vaches sont réformées après quatre veaux au maximum. Tous sont commercialisés via Unebio.
Privilégier les premières génisses qui vêlent
La reproduction est assurée par deux taureaux acquis chez des sélectionneurs et renouvelés au rythme d’un par an. « Je choisis des animaux mixtes et recherche la finesse d’os », précise l’éleveur. Les qualités laitières sont ici centrales : sans complémentation, les veaux ont un gain moyen quotidien (GMQ) de 1,4 kg par jour de 0 à 120 jours. La régularité des naissances, la conformation et les suivis de croissance viennent compléter ce critère de choix.
Les jeunes femelles sont finies en juin, exclusivement à l’herbe. En 2024, elles pesaient en moyenne 442,7 kg de carcasse pour une valeur de 2 520 euros. À l’automne, la ration des bœufs à l’engraissement au pâturage est complétée d’un enrubannage de céréales immatures récoltées en mai au stade laiteux. D’un poids moyen de 476 kg, ils ont été valorisés à 2 750 euros l’année dernière. Mâles et femelles ont obtenu des notes d’engraissement de 3 pour des conformations R+ ou U–.
Les réformes sont finies en deux mois et demi et atteignent des poids de carcasse de 460 à 470 kg. Pendant deux semaines, Benoît Delvingt apporte à volonté de l’ensilage d’herbe riche en épi et trèfle puis ajoute un kilogramme de méteil grain pendant la quinzaine suivante. Ensuite, trois kilogrammes du mélange céréalier sont distribués en quatre repas pour limiter les risques d’acidité. « Je distribue deux fois le matin et le soir à 30 minutes d’intervalle », indique-t-il.
Satisfait de ces résultats, l’éleveur s’interroge toutefois sur une adaptation de sa stratégie face à une demande forte sur le haché en bio et pour des poids de carcasse moins élevés.