La Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) a appelé le gouvernement à « rassurer les fermes bio », dans un communiqué du mercredi 25 septembre 2024. Elle réclame notamment le paiement dès la mi-octobre des aides européennes à la conversion en agriculture biologique.
Jusqu’à 70 % des aides directes
La Fnab demande que l’aide à la conversion bio soit payée dès le 16 octobre, date à laquelle les premières aides européennes peuvent commencer à être versées chaque année.
À la mi-septembre, la Commission européenne a autorisé le versement d’avances plus élevées aux agriculteurs de l’Union européenne sur les fonds de la politique agricole commune (Pac), pour les aider à surmonter des difficultés de trésorerie après une campagne très difficile marquée par les aléas climatiques.
Les agriculteurs pourront recevoir jusqu’à 70 % des aides directes sous forme d’avances à compter du 16 octobre, contre 50 % actuellement, et jusqu’à 85 % des avances pour les interventions en faveur du développement rural liées à la surface et aux animaux, contre 75 % habituellement.
Dans l’attente d’une « revalorisation de l’écorégime bio »
« Alors que les textes européens permettent de verser ces premiers paiements pour la conversion à l’agriculture biologique, la France s’y refuse pour l’instant », déplore la Fnab.
« Les agriculteurs bio qui se sont engagés dans la conversion, malgré le contexte difficile, ont investi pour faire évoluer leur ferme alors qu’ils ne peuvent pas encore vendre en bio. Ils font donc face à des besoins encore plus importants de trésorerie », explique Philippe Camburet, président de la Fnab.
La Fédération souligne que les agriculteurs bio attendent par ailleurs « la revalorisation de l’écorégime bio », une prime financière récompensant des pratiques vertueuses sur le plan environnemental.
Un financement « équilibré » et « dans la durée »
Alors que « la bio connaît une crise de marché sans précédent », avec une part réduite à 5,6 % des achats alimentaires l’an dernier sous l’effet du pic inflationniste, « les enveloppes prévues pour financer la conversion n’ont pas été réorientées pour soutenir les fermes déjà en bio et stabiliser les filières », regrette la Fnab.
« On a déjà perdu 2 % de surfaces bio en 2023 et ça va continuer en 2024. Si on veut stopper le cercle vicieux, il faut enfin poser les bases d’un financement équilibré de la bio dans la durée », a conclu Philippe Camburet.
La France est dans la moyenne de l’Union européenne avec environ 10,4 % de surface bio en 2023, alors que l’objectif européen, récemment jugé « hors de portée » par la Cour des comptes européenne, est de 25 % de terres agricoles bio en 2030.