En expansion depuis 2016, la production de lentilles est, en agriculture bio, une culture de diversification rentable. En outre, elle participe à la valorisation des petites terres. Afin de réussir son implantation, il est déconseillé de la semer dans des sols hydromorphes, car elle est sensible à l’excès d’eau et à l’asphyxie racinaire. Les sols froids et les limons battants lui sont aussi peu favorables car ils ralentissent la levée et pénalisent le rendement.
Par ailleurs, comme pour d’autres légumineuses, la lentille a des exigences en termes de pH du sol. Ce dernier influe sur la mise en place des nodosités à l’origine de la fixation de l’azote. Pour un développement optimal, Terres Inovia conseille une implantation dans un sol possédant un pH supérieur à 7.
Sécuriser la production
La lentille est peu couvrante en agriculture. Il est donc essentiel de réfléchir à la question de l’enherbement. Des associations avec des céréales, comme cultures tuteurs, offrent un réel avantage concernant la gestion des adventices sur les parcelles. Par exemple, celles avec du seigle, de l’épeautre ou du blé permettent une multiplication du rendement par trois, soit environ 19,1 q/ha à 22,4 q/ha, contre 7,2 q/ha de lentilles récoltées en culture seule, rapporte la chambre d’agriculture des Hauts-de-France.
En matière de commercialisation, les graines ne peuvent être mélangées dans les lots sous le cahier des charges « zéro gluten ». Une séparation est indispensable. On peut choisir, par conséquent, le tuteur en fonction de cette contrainte. Avec l’épeautre, le tri par densité est facilement réalisable. Pour le seigle, un trieur alvéolaire suffit. Par contre, le blé est plus difficile à distinguer de la lentille et nécessite une séparation alvéolaire et optique.
Réussir les associations
En réduisant l’écart du semis, le pouvoir couvrant s’installe rapidement. Il est ainsi recommandé de semer 285 graines de lentilles/m² et 120 graines/m² de céréales. De plus, pour une bonne valorisation de l’association, « il faut tenir compte de la disponibilité en azote au semis », conseille Gilles Salitot, de la chambre d’agriculture des Hauts-de-France. En effet, une teneur élevée favorisera le développement des céréales qui prendront le pas sur la lentille et limitera le rendement. Par ailleurs, « un bon tuteur doit tenir face à la verse », complète-t-il.
Mélanie Béranger