Coordonner l’action des OPA chez les agriculteurs en difficulté

Créée par la MSA et la chambre d’agriculture en 2007, Agrisolidarité Réagir 71 fédère aujourd’hui l’ensemble des organisations agricoles : coopération, banques, assurances, services comptables, syndicalisme, etc. « C’est un point essentiel, souligne Jean-Charles Blanchard, le président de l’association. Quand ces organisations ont affaire à un dossier litigieux, elles le transmettent à Agrisolidarité. De notre côté, nous ne craignons pas d’appeler un directeur ou un président d’OPA quand c’est nécessaire. » En 2022, 120 familles d’agriculteurs ont été accompagnées par des techniciens, des assistantes sociales et des bénévoles.

Une assistante sociale et un conseiller de la chambre d’agriculture

Agrisolidarité opère en primo intervention via un binôme composé d’une assistante sociale et d’un conseiller de la chambre d’agriculture, tous deux formés spécifiquement à l’accompagnement des agriculteurs en difficulté. Selon le diagnostic établi, l’agriculteur est orienté vers un technicien spécialisé (identification des animaux, bâtiment, assurances…) ou se voit proposer un contrat d’un an renouvelable deux fois.

« On ne veut pas bousculer les gens, mais il faut aussi avancer et être prêts à une autre façon d’agir, pointe Jean-Charles Blanchard. On évite de faire de l’assistanat. On fait comprendre à la personne en difficulté qu’elle a des acquis pour lui redonner confiance. » En cas de suicide ou d’incendie, un accompagnement des proches par les travailleurs sociaux de la MSA est proposé.

En toute confidentialité

Détecter les personnes en souffrance le plus vite possible est la plus grosse difficulté. L’association travaille donc à se faire connaître auprès du plus grand nombre d’interlocuteurs. « C’est un travail de longue haleine », témoigne Jean-Charles Blanchard.

La confidentialité est un autre point important. Le président d’Agrisolidarité lui-même ne connaît pas l’identité des personnes aidées, sauf quand il faut débloquer le compte de soutien (une cagnotte de 12 000 €), par exemple pour payer une facture d’aliment indispensable pour ne pas tomber dans la maltraitance animale et éviter les poursuites pénales.