Stéphane Chevalier est catégorique : « je suis convaincu de l’utilité des mesures de biosécurité ». Au quotidien, cela se traduit par de l’action et de l’observation.
Contrôler la santé
Les pratiques sanitaires calibrent la routine de Stéphane et son frère associé Johann : tous les matins, les vaches sont prises aux cornadis, c'est la première étape d’observation. « Si une vache ne vient pas manger les concentrés, c’est qu’elle a un souci ». Puis, ils approchent les veaux pour contrôler leur santé, ainsi que favoriser leur docilité.
Vient ensuite, le paillage : sur deux bâtiments, les éleveurs alternent un jour sur deux. « Auparavant, nous le faisions tous les jours. Désormais, cela fait moins de poussière pour les voies respiratoires des animaux, et nous avons constaté une amélioration de leur santé ». Le paillage est la pratique de biosécurité la plus onéreuse sur leur exploitation, mais cet investissement est le fruit d'une décision commune pour garder les animaux propres. Stéphane et Johann tondent également les veaux afin de limiter la transpiration et la persistance de la poussière sur leur dos.
Pour les deux éleveurs, une ration équilibrée et de l’eau toujours propre pour tous les animaux sont deux éléments fondamentaux, même lors du pâturage. « D’autant que les vaches préféreront toujours de l’eau propre à une eau stagnante. Cette qualité d'abreuvement est permise dans toutes nos parcelles, notamment grâce au forage », déclare Stéphane.
Désinfection du matériel
« C’est un investissement en temps et en logistique », poursuit l’agriculteur.La biosécurité, c'est aussi une question d'adaptation du site d'élevage (lire aussi "Établir un zonage dans son élevage"). « Nous avons beaucoup de chance d’avoir de la place dans les bâtiments pour les organiser comme on le souhaite, et des parcelles proches de l’exploitation », affirme Stéphane. Le Gaec a positionné les silos d’aliments à l’entrée de la cour pour minimiser la circulation des camions près de la zone d’élevage. Le parc de contention est également à une extrémité des bâtiments, marquant une délimitation avec le reste du troupeau.
Les pratiques de biosécurité au quotidien ne permettent toutefois pas de couvrir tous les risques sanitaires. Du matériel de Cuma contaminé, des insectes parasites, un pâturage trop ras, les clôtures d’un voisin non entretenues… Certains éléments restent difficiles à contrôler. Une coopération s’est installée entre Stéphane, Johann et leurs collègues éleveurs : « On s’organise souvent avec le voisin pour que nos troupeaux ne pâturent pas à côté en même temps (lire aussi l'encadré ci-après). À la Cuma, nous opérons au minimum un lavage du matériel après chaque utilisation, voire ponctuellement une désinfection ».
Pour Stéphane, c’est une « conscience professionnelle », qui s’installe dans l’exploitation. Les frères associés n’ont pas rencontré de problèmes à intégrer ces pratiques au quotidien. « Cela n’a pas changé grand-chose, nous sommes juste devenus plus assidus sur certaines actions, comme l’entretien des clôtures ou la mise en quarantaine des animaux introduits ».