Achat de reproducteurs, animaux en copropriété, retours de concours ou de marchés… Les allées et venues d’animaux sont autant d’occasions d’introduire de nouvelles pathologies sur l’exploitation. Pourtant, Boris Boubet, vétérinaire directeur du GDS de la Creuse estime que « la biosécurité en élevage est l’un des rares éléments sur lequel l’éleveur peut avoir la main ».

Acheter des animaux sains

Le premier principe est de prendre connaissance du statut sanitaire de l’exploitation d’origine. Si le statut indemne de brucellose, leucose et tuberculose figure sur l’attestation sanitaire des bovins (ASDA), il est également préférable de demander le statut IBR, voire BVD ou paratuberculose selon les régions. « Il faut s’assurer que l’on achète des animaux sains pour éviter les va et viens inutiles », conseille le vétérinaire.

Le transport, en particulier en cas de mélanges d’animaux, peut aussi être vecteur de maladies. « On a déjà vu des animaux issus de troupeaux indemnes être contaminés lors du transfert », note Boris Boubet. Réaliser des analyses à l’arrivée sur l’exploitation est une sécurité supplémentaire (voir tableau ci-dessous).

Quarantaine obligatoire

Mais le dépistage ne dispense pas d'un passage à l'isolement. Comme chaque élevage dispose de son propre microbisme, une phase d’adaptation est nécessaire pour les nouveaux entrants. « Lorsqu’un bovin arrive sur une exploitation, il ne connaît ni les lieux, ni ses congénères et vient de subir le stress du transport. Or le stress stimule la production de cortisol qui affecte l’immunité ». En bref, l’animal est fragilisé, et potentiellement excréteur de pathogènes.

Ainsi, tout bovin entrant - ou entrant à nouveau - dans l’exploitation doit être séparé du troupeau à une distance de 5 m durant 15 jours. « C’est le temps qu’il faut à l’animal pour s’acclimater et éliminer les virus. »